Actes de Apôtres : s’adapter aux auditeurs

 Dans Christ Seul, Stimuler

L’église primitive avait le souci de partager l’évangile plus loin, cherchait à rejoindre ses contemporains et le faisait en s’adaptant à l’auditoire. Inspiration pour aujourd’hui ?

 

Une église missionnaire

Le chapitre 13 du livre des Actes écrit une nouvelle page dans le livre des Actes des apôtres et dans l’histoire de l’église.
L’église d’Antioche vient tout juste d’être fondée (Ac 11.19-21), lorsqu’elle accueille Barnabé puis Saul qui y séjournent pendant une année pour enseigner et fortifier les chrétiens jeunes dans la foi (Ac 11.25-26). à l’issue de cette année et poussée par le Saint-Esprit, cette jeune église décide d’envoyer Paul et Barnabé en mission (Ac 13.1-3).
Paul et Barnabé ne partent donc pas en mission de leur propre initiative, ils sont envoyés par l’église d’Antioche, qui avait pris conscience de l’importance d’annoncer l’évangile à d’autres. L’église primitive était donc une église missionnaire, convaincue de la nécessité d’évangéliser au près et au loin. La mission ne semblait pas être une option pour l’église d’Antioche, mais une nécessité imposée par le Saint-Esprit.
Partis d’Antioche de Syrie, Paul et Barnabé arrivent à Antioche de Pisidie (en Asie Mineure, à environ 700 km d’Antioche de Syrie), après un bref séjour à Chypre (Ac 13.4-12). Nous sommes au début de ce qu’on appellera le premier voyage missionnaire de l’apôtre Paul. Le passage qui nous intéresse (Ac 13.16-41) est la première prédication de l’apôtre Paul dans le cadre de son ministère de missionnaire, une prédication intéressante à plusieurs égards.

Une prédication adressée à des juifs

Paul et Barnabé se rendent dans la synagogue, un jour de sabbat, afin d’annoncer l’évangile aux juifs rassemblés pour rendre un culte à Dieu. Ils souhaitent rencontrer des juifs, et les rejoignent donc là où ils sont.
A plusieurs reprises dans sa prédication, Paul s’identifie à ses auditeurs juifs, les appelant « mes frères » (v. 26, 38), faisant allusion à « nos pères » (v. 17,32) et s’associant à eux en utilisant le « nous » (v. 26,33). Il se considère comme l’un des leurs, faisant partie de la même famille et partageant la même histoire.
La prédication de Paul à Antioche de Pisidie est toute différente de celle qu’il donnera plus tard à l’Aréopage d’Athènes (Ac 17).
Paul s’adapte à ses auditeurs, il les rejoint dans ce qui est et fait leur vie. Il dira plus tard : « Je me suis fait l’esclave de tous, afin de gagner le plus grand nombre. Avec les juifs, j’ai été comme un juif, afin de gagner les juifs… Je me suis fait tout à tous, afin d’en sauver de toute manière quelques-uns. » (1 Co 9.19,20, 22)

L’histoire du salut accomplie en Jésus-Christ

Dans sa prédication, l’apôtre Paul retrace à grands traits l’histoire d’Israël depuis les patriarches jusqu’au roi David, dans le but de montrer à ses auditeurs que Jésus est un descendant de David : « C’est de sa descendance que Dieu, selon sa promesse, a fait venir Jésus comme Sauveur pour Israël. » (v. 23). Sa façon de raconter est particulière : quasiment tous les verbes qu’il utilise ont Dieu pour sujet. Paul montre donc à ses auditeurs comment Dieu a agi tout au long de leur histoire, il démontre que leur histoire est l’oeuvre de Dieu, et qu’elle conduit à Jésus, qui réalise les promesses de Dieu faites « à nos pères » (v. 32).
L’apôtre Paul ne prêche pas une nouvelle religion, mais il montre à ses auditeurs comment les écritures qu’ils lisent le jour du sabbat (v. 14,27) annoncent la vie et l’oeuvre de Jésus. Le salut en Jésus-Christ ne s’oppose donc pas à la foi juive, mais l’accomplit : « C’est par Jésus que le pardon des péchés vous est annoncé ; de tout ce dont vous n’avez pas pu être justifiés par la loi de Moïse, de tout cela, en lui, quiconque croit est justifié. » (v. 38-39).
Sa prédication est centrée sur Jésus-Christ qui a été rejeté par le peuple juif et qui est mort, mais que Dieu a ressuscité d’entre les morts (v. 30, 34).

Le salut pour tous

La prédication de Paul suscite un tel intérêt que Paul et Barnabé sont invités pour le sabbat suivant (v. 42). Et ce ne sont pas que les juifs qui se rassemblent pour écouter Paul, mais presque toute la ville (v. 44). Leur succès éveille la jalousie des autorités juives qui chassent Paul et Barnabé de la ville. Ces derniers comprennent que le Seigneur les envoie vers les non-juifs (v. 46-47), réceptifs eux à la Parole de Dieu. Malgré l’opposition juive, la Bonne Nouvelle du salut en Jésus-Christ se propage dans tout le pays (v. 49).
La prédication de Paul à Antioche de Pisidie s’adressait aux juifs, et c’est finalement les non-juifs qui se sont convertis (v. 48). Les voies du Seigneur sont vraiment impénétrables, et son salut est vraiment pour tous : Jésus est non seulement le Sauveur du peuple d’Israël (v. 23), il est le Sauveur de tous les hommes (1 Tm 4.10), qu’ils soient juifs ou non-juifs. L’amour de Dieu ne se limite pas à certains, il est pour tous.
La relecture de l’histoire d’Israël par Paul nous invite à relire notre propre histoire à la lumière du Dieu Sauveur, ou plutôt à laisser l’histoire du salut passer par notre propre histoire. Saul le persécuteur est devenu Paul, l’apôtre qui a annoncé le salut en Jésus-Christ à d’autres, et est ainsi devenu un maillon dans l’histoire du salut. Grâce à lui et à une foule d’autres témoins, la Bonne Nouvelle du salut nous est parvenue. à notre tour d’être des maillons dans la transmission de l’évangile.

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