Pennsylvania 2015 – Une conférence vécue entre ciel et terre.

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Célébration de la Cène vendredi 24 juillet - photo Lionnel Santini

Célébration de la Cène vendredi 24 juillet – photo Lionnel Santini

Cela fait trois jours qu’avec d’autres Français et des personnes venues du monde entier  nous participons à la Conférence Mennonite Mondiale.

Ce qui nous frappe Nadia et moi, c’est le nombre de personnes qui composent cette conférence (6000) et la diversité nationale et culturelle qui lui donne un ton particulier. Elle est vraiment mondiale, c’est le Tout-Monde au sens de l’écrivain Édouard Glissant « Kay tout moun : la maison de tous ». Les langues indigènes sont « rachetées », car elles trouvent, elles aussi, leur place à coté des langues à statut privilégié et international comme le français, l’anglais et l’espagnol. Les chants dans les diverses langues du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest ainsi que la lecture de la parole de Dieu dans une nouvelle langue chaque soir donne à cette conférence un éclat extraordinaire.

Nous sommes aussi frappés par l’organisation où nous avons l’impression que rien n’a été négligé, mais le moindre détail est réfléchi pour le bien de tous. Cela nous conduit à dire que si les choses sont organisées avec un tel soin, cela signifie pour nous, que des compétences, des dons ont été mis à contribution. Nous imaginons que beaucoup de travail, de dialogue ont été nécessaires en amont. Nous imaginons aussi que du temps sans compter ainsi que de l’argent ont été investis. Nous imaginons encore que  le temps consacré à la prière et à la réflexion pour trouver le thème et les intervenants n’a pas manqué. C’est peut-être tout cela qui nous donne cette belle démonstration d’unité dans la diversité et la mise en valeur de la  diversité des dons dans le corps de Christ dans sa dimension mennonite internationale.

Ce rassemblement nous rappelle le monde de Babel et  ses conséquences. Mais nous pensons aussi et surtout à Abraham qui laisse tout ce qui fait son identité racine-unique afin de devenir une identité-relation « toutes les nations de la terre seront bénies en ton nom ». Grace à l’action de l’Esprit de Dieu, des éléments hétérogènes se transforment pour former un corps articulant unité et diversité. Comme au jour de la Pentecôte chaque peuple chante les merveilles de Dieu dans sa langue maternelle que nous recevons ou accueillons grâce au don de la traduction.

Nous disons, dans l’Église la rencontre d’éléments hétérogènes ne produit pas forcément une société fragmentée, mais transformée par l’œuvre de l’Esprit et mis ensemble, ces éléments produisent une « Nouvelle région du monde », Uni-divers où les peuples dialoguent, c’est-à-dire qu’ils « échangent en échangeant, sans se perdre ni se dénaturer ».

Nous prenons en photo un frère habillé dans une tenue qui nous fait penser à la culture indienne, mais en termes d’exotismes. Nous sommes très vite repris par nous-mêmes… D’une certaine manière, il nous défie culturellement, pourtant lui aussi fait partie de cette diversité culturelle qui nous paraît « étrange ». C’est la réalité de la création de Dieu.

Au début nous avons envoyé des photos à nos amis en France et en Guadeloupe et mettant en objet de notre courriel, l’expression « avant-goût du ciel ». Mais depuis hier, bien faisant figure de métaphore, l’expression ne nous parle plus. La théologie reprend ses « droits », car nous n’allons pas habiter le ciel, mais la terre recrée par Dieu dans son amour (Ap 21). C’est le monde créé par Dieu, frappé et défiguré par le péché à cause de la désobéissance de l’homme, mais racheté et renouvelé.

Le sixième continent, c’est le peuple de Dieu qui n’est pas un lieu, mais des lieux, une nouvelle région du monde implanté dans toutes les régions du monde. Pris dans ce sens, c’est un monde plus archipélique que continental. Pour nous, le monde mennonite ou encore le christianisme mennonite n’est pas seulement une polyphonie d’églises. C’est aussi une mosaïque de cultures qui chantent la  symphonie de la grâce (Ap 5.9) et le défi du vivre ensemble en église.

Aujourd’hui, nous avons rencontré des frères africains et haïtiens, ainsi que des Français frustrés par des incompréhensions, le sentiment de ne pas être pris en considération par la culture américaine  et nous nous sommes dit, « nous sommes toujours sur la terre ».

Jean-Claude et Nadia Girondin

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Photo Ruedy Nussbaumer