L’édito : Regards…

 Dans Christ Seul, Edito

Certaines personnes voient tout en rose. D’autres voient tout en noir. Ou alors tout en gris. Certains médias agitent tous les maux du monde pour faire peur et créer le buzz. D’autres pratiquent le journalisme positif : la mise en évidence de belles initiatives ou de réussites (p. 20) qui encouragent et donnent envie d’agir à son tour pour le bien. Comment poser un juste regard sur l’état de la planète, de notre pays, de l’Église mondiale ou locale, de ma vie ? Selon quels critères ? Et où voir Dieu à l’œuvre dans le chaos du monde voire de mon cœur ?

Peut-être faut-il commencer par reconnaître notre vision infirme de la réalité. À cause de notre finitude d’une part, de notre péché d’autre part. Quand il s’agit de regarder à soi, de s’examiner, la difficulté vient du fait que nous sommes juges et parties. D’où notre incontournable besoin des autres pour nous indiquer nos angles morts.

Notre regard sur nous, les autres et le monde, s’il est informé par la foi chrétienne, sera eschatologique : en tension entre deux pôles, entre le « déjà » du monde nouveau lancé depuis la résurrection du Christ et le « pas encore » du monde ancien. Depuis Jésus, il y a du neuf au milieu de l’ancien ! En fonction de notre psychologie ou de nos intérêts parfois, notre regard voit plutôt le neuf ou plutôt l’ancien… Il nous faut apprendre à voir les deux aspects : l’inachevé et les germes, la souffrance et la compassion, le diable qui rôde comme un lion pour un temps et l’Agneau qui a vaincu.

Sans donc se voiler la face devant la réalité du mal autour de soi et en soi, le regard chrétien est fondamentalement un regard d’espérance – à cause de Jésus et de son Esprit. Joe Campbell, engagé pour la paix et la médiation en Irlande du Nord pendant les années sombres, l’affirme : l’être humain peut changer (p. 9). « Même l’homme le plus violent et le plus aigri peut changer. La Bible l’enseigne, je le crois et je l’ai vu. Nous aussi nous pouvons changer. » Je prie pour avoir ce regard d’espérance chevillé au cœur.

Enfin, la foi en la Providence de Dieu éclaire le regard des chrétiens. Dieu pourvoit – généralement au travers de processus qui nous échappent et dont nous ne percevons que des traces. Dieu pourvoit de manière miraculeuse parfois, comme au Burkina Faso il y a quelques semaines, lorsque la situation politique risquant de virer au pire s’est apaisée de manière inespérée. « Un dénouement miraculeux », écrit Siaka Traoré, président des Églises mennonites de ce pays. Détectons ensemble les signes du Dieu qui pourvoit – et soyons ses agents !

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