Ménage de Printemps

 Dans Edito

« Vous savez à quoi on reconnaît un riche ? C’est quelqu’un qui ne nettoie plus ses toilettes lui-même. » À l’occasion de la Journée internationale pour les Droits des femmes le 8 mars, un député a ainsi interpellé les parlementaires de l’Assemblée nationale à propos des conditions de travail de leurs femmes de ménage. Faisant appel au langage biblique, il a parlé de « poutre » devant les yeux des députés qui tiennent de beaux discours mais s’accommodent « fort bien de cette injustice de proximité » : ces femmes gagnent dix fois moins qu’eux et vivent sous le seuil de pauvreté. À défaut de remédier à cette situation, il a invité les parlementaires à nettoyer eux-mêmes leurs toilettes !

On parle volontiers de « servir » et de « service », dans les Églises et aussi en politique. Il arrive que, dans ces deux lieux, le sens de ces mots soit corrompu : on dit servir les autres, mais en réalité, on s’en sert, pour mieux arriver à ses propres fins, pour se tailler une réputation, pour rester au centre de l’image. Se mettre au service des autres, c’est, au fond, être décentré de soi, pour se mettre à disposition, quitte à faire le sale boulot, celui que personne ne veut faire.

Au nom de la répartition des tâches, des compétences nécessaires ou des priorités à conserver, dans l’Église, le couple ou en politique, on résiste à un tel service radical – les hommes probablement plus souvent que les femmes… Les riches probablement plus souvent que les pauvres… Les responsables de l’Église font-ils le ménage à l’église ? Les maris chrétiens nettoient-ils les toilettes à domicile ? Comment les hommes et les femmes politiques traitent-ils les autres ?

Celui que nous confessons comme Seigneur a, un jour, fait le sale boulot, le job le plus déconsidéré : laver les pieds (Jn 13.1-17). Ce geste reflétait sa manière d’être au service des autres, comme il l’a dit lui-même : « Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir. » (Mc 10.45). Ce geste parle de Dieu à nos pieds, d’un Dieu tenaillé par le désir de sauver les autres et sa création, en se mettant à leur service. En ce temps de Pâques, souvenons-nous : le Ressuscité est le laveur de pieds ! Et la puissance de la résurrection nous invite à faire de même…

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