L’église, école de danse !

 Dans Christ Seul

Je reconnais volontiers que qualifier l’Eglise d’école de danse est quelque peu audacieux, car la danse n’est pas vraiment une tradition très développée chez les mennonites. L’impulsion pour mes réflexions est venue d’une citation du théologien croate Peter Kusmic : « L’espérance, c’est écouter la musique de l’avenir. La foi, c’est danser sur cette musique. »

AU COMMENCEMENT…

Bien des années plus tôt, le théologien mennonite Vernon Eller, dans son livre War and Peace from Genesis to Revelation, avait décrit la condition de l’être humain créé en image de Dieu par la métaphore du danseur. Avec l’être humain, Dieu s’est créé un vis-à-vis invité à écouter la musique du ciel et à s’approprier harmonieusement le pas du Créateur. L’homme est en quelque sorte destiné à être le danseur de Dieu. C’est ainsi que la vie sera réussie. Ainsi pourra apparaître une qualité de vie nommée shalom dans la langue hébraïque. C’est très bon. Tout est dans le rythme. La vie est une danse en harmonie avec Dieu, mais aussi les uns avec les autres dans la communauté humaine.

CHUTE DU DANSEUR…

Mais, et ce n’est pas un secret, l’homme a décidé et décide toujours à nouveau de danser sur une autre musique et il s’est mis alors à trébucher. L’humanité a perdu le bon rythme. Au lieu de danser, l’humanité trébuche d’un scandale à un autre, d’une crise à une autre, d’une guerre à une autre et par là, d’un malheur à un autre.

SOUHAITS DE RELÈVEMENT

Photo :www.shutterstock.com

Mais le Créateur ne laisse pas ses créatures trébucher définitivement dans le malheur. « Dieu nous cherche. C’est la trame de la Bible »(« God seeking us is the drama of the Bible »), dit le missiologue mennonite David Shenk de façon pertinente. Pour rester dans notre comparaison, Dieu cherche l’être humain qui trébuche et aimerait le récupérer comme danseur. Si l’être humain se remettait à écouter la musique du ciel et à s’approprier le pas de son Créateur, il pourrait retrouver le shalom. L’auteur du Psaume 73 confesse dans sa prière : « Pour moi, m’approcher de Dieu, c’est mon bien. » Il emploie le même mot – en hébreu – que celui du récit de la création qui dit : tout était très bon.

LE FONDATEUR DE L’ÉCOLE

Et finalement, Dieu vient lui-même, en Jésus-Christ, dans ce monde pour chercher ses créatures. Et que fait-il ? Il fonde une école. Il devient enseignant et appelle des élèves à le suivre. Est-ce trop osé de dire qu’il fonde une école de danse ? Il invite ses créatures à être tout près de lui (Mc 3.13-14) et à devenir ses amies (Jn 15). Auprès de lui, elles entendent la musique du ciel, par ex. dans le Sermon sur la Montagne, et son exemple leur montre comment on danse sur la musique du ciel dans ce monde. Cette danse n’est pas dénuée de risques dans un monde où d’autres rythmes battent la mesure.

L’ÉGLISE COMME ÉCOLE DE DANSE

Il ne reste maintenant qu’un pas à faire vers ma proposition de voir la communauté chrétienne comme une école de danse, un lieu où l’on perçoit la musique du ciel, une communauté qui s’entraîne à retrouver le rythme de Dieu. Nous en sommes encore à l’entraînement, cela s’avère évident dans la confrontation avec les réalités de nos communautés et de nos vies. Mais nous nous aidons les uns les autres. Et l’Esprit de Dieu veut diriger nos pas. Ensemble, nous progressons et notre marche trébuchante s’affermit pour devenir une danse sur la musique de Dieu.

AU DIAPASON

Tout cela vient éclairer le sens et le but de nos cultes. Ils doivent nous rendre capables d’écouter la musique du ciel dans notre quotidien et de danser sur cette musique. Ainsi nous deviendrons sel et lumière du monde, dit Jésus. à notre façon de danser, le monde reconnaîtra qui dirige la musique dans notre vie (Jn 13.34-35).

Bienvenue dans l’école de danse du Dieu trinitaire !

Traduction de l’allemand : Frieda Manga

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