Apprendre à communiquer de manière bienveillante…
Pourquoi communiquer de manière bienveillante doit-il s’apprendre ? N’est-ce pas naturel ?
Frédéric Baumann : Communiquer de manière bienveillante est profondément naturel, mais cette disposition a été malmenée par notre éducation, notre culture, etc. Nous avons dès lors à réapprendre une autre façon de nous comprendre et de nous accueillir nous-mêmes et les autres. Cela passe d’abord par le réapprentissage de la grammaire des émotions pour comprendre avec justesse ce qui se passe en nous quand nous sommes en relation.
La force de la Communication consciente et non violente (CCNV), c’est de nous montrer que nos émotions sont reliées à nos besoins, à ce qui est vivant en nous : besoin de liberté, d’autonomie, de compréhension, d’attention, de tendresse, d’efficacité, etc. Avez-vous appris à les identifier, à les accueillir et à en prendre soin ? Voilà ce que propose la CCNV : se rencontrer soi-même et l’autre à ce niveau d’authenticité et de profondeur.
La communication bienveillante, est-ce une technique à utiliser ou plutôt une manière d’être ?
Frédéric Baumann : C’est une posture, une manière d’être avec soi-même et avec l’autre. Elle permet, nous l’avons dit, de mettre plus de conscience dans ce que l’on vit, dans la richesse de nos émotions et de nos besoins.
Il y a une partie plus technique, mais c’est un processus que nous avons à habiter, pas à appliquer. Le fondement de cette approche est notre désir d’être en relation avec soi-même et avec l’autre. Ensuite, il suffit de s’entraîner quotidiennement !
Quel est le bénéfice d’un tel apprentissage ? Où peut-il s’appliquer ?
Frédéric Baumann : Les bénéfices, ce sont des relations plus authentiques, plus de compréhension et de clarté sur ce que nous vivons, donc plus de vie !
Je crois que c’est aussi une façon de répondre à l’invitation de Jésus d’aimer son prochain. Il y a 15 ans, j’ai commencé à prier intensément que Dieu m’apprenne à aimer. En réponse, Dieu m’a notamment conduit sur le chemin de la Communication consciente et non violente et cela a transformé mes relations.
Cela peut s’appliquer à toutes les relations, avec le conjoint, les enfants, la famille, au travail… Et aussi quand c’est difficile ou conflictuel, dès lors que l’on décide de le faire et que l’on ose le faire.
S’exprimer dans son authenticité et même sa vulnérabilité peut complètement transformer la relation.
Tout le monde peut-il apprendre à devenir bienveillant ? Que peut-on apprendre en une journée ?
Frédéric Baumann : Oui, tout le monde peut l’apprendre. En une journée, on pose les bases et on expérimente. J’y arrive aujourd’hui bien mieux que lorsque j’ai commencé. Cela ne s’apprend pas en lisant un livre, mais en pratiquant. Le secret, c’est donc de pratiquer, pratiquer et encore pratiquer.
Pendant la journée de formation, en plus de la théorie, on s’exerce concrètement et on expérimente. L’objectif, c’est de donner à goûter quelque chose qui apporte de la saveur à la vie. Je partage aussi des situations de ma propre expérience de vie, pour montrer comment cela s’incarne très concrètement dans le quotidien.
Alors, si les personnes y trouvent une saveur particulière, elles auront toute la vie pour continuer !
Propos recueillis par Elisabeth Baecher, Perspective, reprise partielle avec autorisation
Pour aller plus loin…
Communiquer de manière bienveillante, samedi 29 septembre 2018 de 9 h à 18 h, au Centre de Formation du Bienenberg, près de Bâle, avec Frédéric Baumann.
Inscriptions : cefor@bienenberg.ch– https://fr.bienenberg.ch/sem/nonviolente18