AEDE : un nouvel aumônier
Après le départ de Thierry Seewald, un nouvel aumônier, catholique, a pris le relais à l’AEDE (Association des établissements du Domaine Emmanuel), qui, en région parisienne essentiellement, accueille des personnes en situation de handicap.
Christ Seul : Quelles sont les raisons vous ayant convaincu de vous engager comme aumônier au sein de l’AEDE ?
Frère Marc : Je suis en charge de la Pastorale des Personnes Handicapées du diocèse de Meaux depuis près de 10 ans, et dans ce cadre, j’accompagne déjà de nombreux résidents de l’AEDE. J’ai ainsi pu développer une relation de confiance avec le pasteur Thierry Seewald, dont j’ai toujours apprécié l’engagement et l’ouverture d’esprit. Il a permis une collaboration amicale et efficace qui a porté des fruits. Je lui en suis très reconnaissant.
L’AEDE est à ce jour la seule association de la région qui assure la présence de l’aumônerie au sein de tous ses établissements. J’ai conscience que c’est un trésor qu’il faut protéger et développer !
Par ailleurs, j’ai toujours apprécié le professionnalisme de l’association et de ses cadres, que j’ai pu fréquenter dans le cadre de mon travail de Directeur d’établissement.
C’est donc avec enthousiasme que je m’engage dans cette mission. Je sais pouvoir m’appuyer sur une belle équipe de bénévoles, dont je connais le dynamisme et la générosité, ainsi que sur le soutien des frères de ma communauté.
C.S. : Quel est le rôle d’une aumônerie auprès de personnes en situation de handicap ?
Frère Marc : Les personnes en situation de handicap sont capables d’une profonde vie spirituelle. Elles sont même souvent pour nous des modèles par la sincérité de leur foi ; mais cette foi a besoin d’être soutenue par une communauté de vie chrétienne, aussi bien dans le quotidien que lors des événements importants de la vie.
Dans les établissements, l’aumônerie doit jouer ce rôle, en proposant des temps de célébration, de partage, de prière ou de catéchèse. Elle doit également permettre aux résidents de développer des liens à l’extérieur de l’établissement, par les collaborations avec les Églises locales et les paroisses. Cette dimension paraît d’autant plus importante qu’un certain nombre de résidents n’ont que peu de relations avec leur famille.
C.S. : Vous êtes le premier aumônier catholique au sein d’une institution issue des églises mennonites de France. En quoi est-ce une chance et quels sont les écueils à éviter ?
Frère Marc : Je considère avant tout cela comme un honneur et une responsabilité. Je m’inscris dans l’histoire d’une institution et je veillerai à y être fidèle. Je compte pour cela sur le soutien et les conseils des membres de la Direction et du Comité d’aumônerie. Par un travail commun respectueux et attentif, nous aurons la grâce d’un véritable enrichissement mutuel.
Autour des personnes en situation de handicap, nous apprenons à abandonner nos certitudes, à dépasser les barrières et à nous émerveiller des dons donnés par Dieu à chacun. « Chacun reçoit le don de l’Esprit en vue du bien de tous » (1Co 12.7) : c’est, je le crois, ce qui est déjà vécu aujourd’hui au sein de l’aumônerie de l’AEDE, animée par des équipes de bénévoles issus de différentes traditions chrétiennes. Avec l’aide de l’Esprit, nous sommes ainsi appelés à faire communauté autour du Christ, qui seul fait notre unité.
Pour cela, il faut chercher à proposer non pas le plus petit dénominateur commun, mais une expression de la foi riche des dons et traditions de chacun, afin que tous les résidents puissent y trouver l’environnement favorable à l’épanouissement de leur vie spirituelle.
Propos recueillis par Michel Sommer
Présentation en bref
Marc de Maistre, 44 ans, Frère de Jésus Serviteur (communauté engagée au service des personnes en situation de handicap et de leur famille).
Études : polytechnicien, ingénieur des eaux et forêts.
Parcours professionnel : Groupe Suez Environnement, directeur opérationnel Groupe Sodexo et directeur de la Mission Handicap et Diversité, directeur d’Ehpad.