Vers une formation théologique anabaptiste en ligne
Ce programme a pour but de développer et de mettre à disposition des formations en ligne liées à la théologie anabaptiste, et particulièrement aux thèmes de la paix, de la justice et de la réconciliation.
La mise en place et le suivi du programme sont assurés par le comité de pilotage qui vient de se réunir en septembre 2018. Il est constitué par Roger N’dri, théologien et informaticien, responsable du Département de Développement Holistique de la Faculté évangélique de l’Alliance Chrétienne (FATEAC) à Abidjan, John Masebi du Centre Universitaire de Missiologie (Kinshasa), Matthew Krabill, de la Faculté de Théologie Fuller (Californie) et bientôt au Centre Mennonite de Paris, et par l’auteur de ces lignes. Avec sa femme Toni, Matthew Krabill possède une expérience de la mise en place de programmes en ligne à Fuller. Toni Krabill et Martine Audéoud, professeur à la FATEAC, pourront jouer un rôle de conseil technique à côté de l’expertise de Roger N’dri.
UN PROGRAMME HÉBERGÉ À ABIDJAN
En raison d’une panne d’avion, John Masebi n’a malheureusement pas pu être présent à la rencontre, mais la communication via Skype et téléphone a été possible. L’aspect le plus marquant de cette rencontre a été l’examen du programme en ligne du Département de Développement Holistique de la FATEAC à Abidjan, et la découverte d’une vingtaine de cours qui pourront facilement entrer dans le projet envisagé : par exemple, « Partenariat et réseaux », « Culture, Ethnicité et Diversité », « Gestion des conflits », « Analyse de situation », « Église, Shalom et résilience des populations vulnérables », « Leadership, paix et réconciliation ».
La FATEAC, en voie de devenir une université, propose ces cours en ligne aux niveaux master et doctorat. Ils ont été développés en grande partie par Martine Audéoud. Celle-ci, qui vient de rentrer en Alsace avec sa famille, a travaillé à la FATEAC en lien avec Mennonite Mission Network et elle continuera son engagement en Côte d’Ivoire avec plusieurs visites par an.
L’ensemble des partenaires concernés (voir encadré ci-dessous) mettra en place le « Centre de formation à la justice et à la paix » qui sera hébergé à la FATEAC à Abidjan, faculté qui a des liens avec les mennonites depuis un certain temps déjà. Le Centre de formation à la justice et à la paix entrera donc dans le département de développement holistique qui, par la FATEAC, bénéficie d’une accréditation universitaire valable sur les trois continents concernés.
DIFFÉRENTS NIVEAUX D’ÉTUDES
Chaque école partenaire créera des cours qui pourront entrer dans le curriculum qui vise d’abord le niveau master et ensuite le niveau doctorat, sans oublier des cours de base en théologie et histoire anabaptistes. Les crédits pour les cours suivis pourront être ensuite reconnus par l’école où se trouve inscrit l’étudiant en question.
Le défi est grand, car il faudra à l’avenir trouver des ressources, créer des cours et un curriculum cohérent. Cependant, le modèle et l’expérience du Département de Développement Holistique à Abidjan (qui compte plusieurs centaines d’étudiants des pays africains), ainsi que les cours déjà construits, ont été un signe concret que le projet pourra se réaliser.
INTERCULTURALITÉ
Lors de la première rencontre de 2017, Jean-Claude Girondin, pasteur de l’Église mennonite de Villeneuve-le-Comte, a insisté auprès des participants sur l’importance d’une véritable « interculturalité » du projet et sur le respect mutuel nécessaire entre les partenaires. Travailler ensemble entre partenaires de trois continents, sachant que la grande majorité des mennonites francophones se trouvent en Afrique, voilà un enjeu de taille.
Historique
En septembre 2017, à Abidjan, des représentants de neuf écoles bibliques ou théologiques et six institutions partenaires ont signé une convention de collaboration pour créer un « Consortium des institutions offrant des formations théologiques et bibliques anabaptistes ».
Ces écoles et partenaires viennent de trois continents et de neuf pays francophones et cherchent à réaliser un souhait qui s’exprime depuis un certain temps au sein du Réseau mennonite francophone. S’y trouvent évidemment des membres de ce Réseau représentant la France, la Suisse, la République Démocratique du Congo (RDC), le Burkina Faso et le Québec, ainsi que des agences missionnaires ayant des liens avec ces Églises et écoles. En même temps, étant donné les liens existant depuis longtemps entre les mennonites et d’autres Églises en Afrique et l’intérêt de ces Églises pour le projet, des écoles non mennonites, plutôt interdénominationnelles, ont aussi signé la convention. Celles-ci se trouvent au Bénin, en Côte d’Ivoire, en RDC et au Tchad.