Précieuse liberté

 Dans Edito

LES TEMPS CHANGENT…

À une époque pas si lointaine, il aurait été inimaginable d’interdire les rassemblements religieux en période de pandémie. En pareilles circonstances, les fidèles étaient au contraire vivement incités à participer aux processions et autres rituels de pénitence… contribuant à répandre davantage encore le mal. Il est vrai que les modes de transmission étaient alors mal connus. Changement radical en 2020 : dès le 8 mars dans le Haut- Rhin, la semaine suivante dans les autres départements, il a été interdit de se réunir pour célébrer un culte. Les aumôniers ont été priés de ne plus se rendre dans les établissements (p. 22).

PRIORITÉS

La réouverture des commerces, des entreprises, des écoles, a été activement préparée par le gouvernement et les élus locaux. L’accès aux plages a été bruyamment réclamé, et obtenu. L’exercice de la liberté de culte – liberté fondamentale – a moins mobilisé. Certes, l’arbitrage que les autorités publiques ont dû opérer entre la protection de la santé et le respect des libertés était délicat. Et l’on peut se réjouir qu’en France les croyants se soient montrés solidaires et responsables. Mais il est extrêmement regrettable qu’une décision du Conseil d’État ait été nécessaire, le 18 mai dernier, pour ordonner au gouvernement de lever enfin l’interdiction générale et absolue de réunion dans les lieux de culte et lui enjoindre de prendre des mesures plus nuancées. Il était temps de rappeler que le droit d’aller à l’église et celui d’aller au spectacle n’ont pas la même valeur.

VIGILANCE

D’une manière générale, les graves restrictions de liberté que nous avons subies ces derniers mois sont, pour la plupart d’entre nous, totalement inédites. Il importe de ne pas s’y habituer. La crise, toujours en cours, met aussi à l’épreuve les démocraties. Des régimes « forts » sont donnés en exemple pour leur gestion de l’épidémie ; les lois d’exception se succèdent (l’état d’urgence sanitaire prend quasiment le relais de l’état d’urgence post-attentat) ; la justice, confinée, n’a presque pas été rendue pendant deux mois ; des dispositifs de traçage des personnes contaminées sont mis en place… Ces signaux inquiétants doivent nous interpeller.

La liberté est un bien précieux. Prenons garde !

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