Prêts à défendre notre espérance ?

 Dans Christ Seul

La Parole de Dieu nous invite à de nombreuses reprises à sortir de nos zones de confort pour aller porter l’Évangile à ceux qui ne le connaissent pas encore. C’est l’essence même de la vie du disciple « en mission ». Parmi les textes des Écritures les plus concrets et pratiques à ce propos figure l’injonction que Pierre nous laisse dans sa première épître : « Soyez toujours prêts à défendre l’espérance qui est en vous, devant tous ceux qui vous en demandent raison, mais faites-le avec douceur et respect. » (1 Pi 3.15-16)

Cette phrase débouche sur plusieurs interrogations particulièrement utiles pour l’enfant de Dieu qui se veut plus efficace dans son témoignage. En quoi consiste cette « défense » dont il est question ? Pierre nous invite à nous préparer ; comment procéder ? Que savons-nous réellement de « l’espérance » que nous devons défendre ? Comment accueillir les questions des personnes qui nous « demandent raison » de notre espérance ? Et puis, les valeurs de « douceur » et de « respect » sont-elles des caractéristiques de notre témoignage ?

DÉFENDRE ?

Le langage employé par Pierre implique une situation de tension, voire de conflit. Or, il désamorce immédiatement le caractère belliqueux de son propos grâce à deux considérations. Premièrement, il préconise un témoignage réactif : il s’agit de répondre à ceux qui nous questionnent (Attention : être « réactifs » ne signifie pas que nous devrions rester « passifs ».) Deuxièmement, Pierre nous invite à rester « doux et respectueux » dans notre approche. Pas question donc d’agresser nos interlocuteurs avec l’Évangile. Au contact de la société contemporaine, nous vivons très souvent notre foi dans un contexte d’affrontement, de proclamation et de mépris envers ceux qui ne partagent pas les mêmes convictions. C’est notamment le cas dans les grands débats éthiques de notre époque. Or, le témoignage chrétien n’est pas un champ de bataille entre les bons et les méchants. Notre priorité n’est pas d’avoir raison, mais de présenter celui qui est notre espérance : Jésus-Christ lui-même ! Notre objectif ultime est que des hommes et des femmes passent l’éternité auprès de Dieu, après avoir été réconciliés avec lui et pardonnés pour leurs péchés.

SE PRÉPARER ?

Si nous voulons bien nous préparer à défendre notre espérance, deux axes de réflexion s’imposent. Tout d’abord, il nous faut bien connaître ce que nous défendons. C’est le but de l’apologétique, et de toute réflexion qui nous aide à approfondir et consolider notre confiance en Dieu. Ensuite, il nous faut veiller à construire des passerelles entre les chrétiens et ceux qui ne le sont pas, car nous voulons donner des occasions aux gens de poser des questions. Nous voulons susciter des interrogations. C’est un des buts de notre engagement dans le domaine de l’action sociale, par exemple, mais c’est également un enjeu de la manière dont nous présentons notre foi dans des contextes pratiques comme notre éthique professionnelle ou nos réactions lorsque nous subissons des épreuves.

CONNAÎTRE NOTRE ESPÉRANCE ?

Notre espérance chrétienne change notre perception du monde. Nous sommes ici-bas des « résidents temporaires », écrit Pierre quelques pages auparavant (1Pi 2.11). Cela modifie notre vision du temps. Cette vie n’est pas la fin de notre histoire. Un des grands défis de la vie chrétienne consiste justement à vivre aujourd’hui dans la perspective de l’éternité. Notre espérance modifie également nos valeurs et la façon dont nous nous investissons dans nos activités. Par-dessus tout, notre espérance peut surmonter les épreuves et les incertitudes de la vie, car elle ne dépend pas de nos circonstances mais de celui qui nous accompagne dans notre voyage : le Seigneur lui-même. C’est le propos de la parabole du bon berger dans Jean 10, où nous sommes invités à suivre celui qui nous connaît en apprenant à nous familiariser avec sa présence et sa voix.

INVITER LES INTERROGATIONS ?

D’après les Écritures, les êtres humains sont en manque depuis la chute, même s’ils ne le savent pas. Si le récit biblique a raison (et en tant que chrétiens, nous le pensons), alors nos interlocuteurs vont avoir des questions et des besoins provenant de cette situation de manque. Pour nous préparer à défendre notre espérance, nous pouvons apprendre à repérer ces manques et ces besoins. Nous pouvons « accueillir » les objections et les interrogations de ceux qui nous « demandent raison » de notre espérance. Nous pouvons même les encourager.

Nous vivons dans un monde qui nous observe, mais qui ne nous comprend pas. Puisque l’être humain a souvent peur de ce qu’il ne comprend pas, cette incompréhension de la part de nos contemporains peut devenir de l’opposition. Il nous incombe alors de percevoir les vraies questions au-delà de ces objections. Trop souvent, nous plaquons des réponses toutes faites sur des questions que personne ne pose. Pour inviter les vraies interrogations, et ainsi nous préparer à répondre, nous devons veiller à maintenir une réelle écoute. Cela implique une posture de vigilance de notre part. Qu’est-ce qui préoccupe nos contemporains ? Qu’expriment nos artistes, nos romanciers, nos cinéastes ? Que signifie l’engouement actuel pour les réseaux sociaux ? Etc.

RESTER DOUX ET RESPECTUEUX ?

Avec cette expression, Pierre enfonce le clou : notre combat n’est pas contre ceux qui nous « demandent raison » de notre espérance. Ils ne sont pas notre ennemi. Cette recommandation de sa part est impérative si nous voulons partager la grâce divine. Notre « ennemi » réel est également l’ennemi de tous ceux que nous côtoyons. Un témoignage exprimé dans la douceur et le respect sera toujours plus efficace dans le cadre d’un réel échange. Et ce sera une belle façon d’imiter Jésus lui-même.

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