Compromis autorisé ?

 Dans Christ Seul

Le disciple de Jésus-Christ peut-il aujourd’hui faire des compromis dans sa vie chrétienne ? Paul nous invite à ne pas suivre les coutumes du monde où nous vivons, mais à laisser Dieu nous transformer en nous donnant une intelligence nouvelle (Rm 12.1). Ou encore l’apôtre Jean : « N’aimez pas le monde ni ce qui est dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, il n’aime pas Dieu le Père. » (1Jn 2.15). Les amish possèdent une devise très intéressante également : « Tu ne te conformeras pas au monde qui t’entoure. » Ces paroles peuvent nous paraître très dures à entendre.

Le compromis est difficile à appréhender pour notre vie de disciple. Nous ne voudrions pas forcément vivre comme les amish (même si nous avons beaucoup de choses à apprendre d’eux) !

Cependant, il nous faut essayer de comprendre plusieurs choses avant de répondre à notre question et de trouver des pistes pratiques pour notre vie de disciple. Tout d’abord, c’est quoi « le monde » dont il est question dans la Bible ? Et puis c’est quoi un compromis ? Comment savoir si je vis dans le compromis ?

LE MONDE

Première question : c’est quoi, le monde ? Pour faire simple, c’est tout ce qui s’oppose à Dieu, à ce qu’il veut pour nous, aux principes que nous pouvons trouver dans les évangiles. L’apôtre Jean en donne une définition : « Voici ce qu’on trouve dans le monde : les mauvais désirs que chacun porte en soi, l’envie de posséder ce qu’on voit, et l’orgueil qui vient de la richesse. Eh bien, tout cela ne vient pas du Père, mais du monde. » (1Jn 2.16)

LE COMPROMIS

Qu’est-ce qu’un compromis ? Un compromis est un arrangement, une négociation entre deux ou plusieurs parties. Le compromis en soi n’est pas mauvais. La vie en groupe, en communauté, en couple, en famille, en Église nécessite des compromis. Le compromis permet de mieux vivre ensemble. Imaginons un groupe où chacun resterait sur ses positions. Il deviendrait insupportable à vivre et ne pourrait pas avancer dans des projets. Le compromis est l’inverse de la dictature. La dictature, c’est imposer ses idées sans prendre en compte les autres.

Dans la vie de disciple, dans notre relation avec Dieu, le compromis est plus difficile à admettre. Nous ne pouvons pas chercher un arrangement quelconque ou marchander avec Dieu. Notre vie de disciple entre dans le cadre d’une alliance. Et c’est Dieu qui a posé les conditions : les dix commandements, le Sermon sur la montagne. Dieu a donné des bénédictions ou des malédictions selon nos choix.

Ce que Dieu attend de nous, c’est soit un oui soit un non, mais pas de « oui, mais ». Voir par exemple Matthieu 5.37 : « Que votre parole soit oui pour oui, non pour non ; ce qu’on y ajoute vient du mal. » Jésus attend de ses disciples un engagement total, une vie radicale. Jésus a donné beaucoup d’enseignements là-dessus, mais il y en a un que j’apprécie particulièrement. Nous trouvons cet enseignement dans l’évangile de Luc 9.57- 62. C’est le verset 62 qui a retenu mon attention. « Jésus lui répondit : Celui qui met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas fait pour le royaume de Dieu. » Quel est le problème ici ? Le candidat disciple envisage déjà le compromis. Son cœur et sa volonté ne sont pas pleinement dirigés vers le Christ. Essayez de conduire une voiture en regardant constamment derrière : il y a de fortes chances que vous n’avanciez pas beaucoup et que vous heurtiez un obstacle.

UNE QUESTION À POSER

L’apôtre Pierre écrit ceci : « Chacun est esclave de ce qui l’a dominé. » (2P 2.19b). Or Jésus nous a appelés à une liberté pleine et entière. Je n’ai donné jusqu’à maintenant aucun exemple pratique : bon nombre nous sont enseignés dans la Bible, il suffit donc de la lire.

Mais le compromis est parfois plus sournois. D’où cette question, à laquelle je vous invite à réfléchir : de quoi suis-je esclave ? Qu’est-ce qui me domine aujourd’hui ? C’est peut-être une émotion (colère, peur, égoïsme…) ? Une habitude, une technologie, des relations… ?

Si cette émotion, cette habitude, cette technologie, ces relations me dominent (c’est-à-dire que je ne peux pas m’en passer), j’en suis devenu esclave, je suis peut-être en train de vivre le compromis avec Dieu, parce que cet aspect prend trop de place par rapport à la relation avec Dieu. N’oublions pas le premier commandement : « Tu n’auras pas d’autre Dieu. » Un compromis est ce qui prend la place de Dieu, celui qui nous a libérés de l’esclavage (cf. Ex 20.2).

 

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