La communion des premières Églises

 Dans Christ Seul

À partir de la Pentecôte, la mission auprès des juifs, puis des païens, aboutit à la fondation de communautés chrétiennes dans de nombreuses régions.

UNE DIVERSITÉ D’ÉGLISES

Les chrétiens de ces premières Églises avaient tous reçu l’Évangile, ils avaient la même foi en Jésus le Sauveur et une même expérience concrète de l’Esprit saint qui les avait conduits au salut. Ils pouvaient expérimenter la fraternité chrétienne quand ils rencontraient des frères et sœurs d’autres régions. Ils avaient aussi reçu un enseignement qui soulignait que le salut en Jésus faisait d’eux les enfants du même Père, les membres du même peuple de Dieu, dans une communion fraternelle plus forte que toutes les différences humaines.

Cet enseignement était fondamental, car l’Évangile s’adressait à des chrétiens de cultures et d’arrière-plans spirituels bien différents. De plus, ces chrétiens avaient à comprendre en profondeur, puis à incarner concrètement cette unité, et donc à travailler ce qui en eux s’opposait de diverses manières à l’amour fraternel : égocentrisme, vanité, esprit de clan, colère, etc. Les communautés, en interne, étaient en proie à des forces séparatrices. Mais aussi chaque communauté vivait dans son environnement propre, avec son arrière-plan spi- rituel, sous l’influence des valeurs du monde extérieur, avec des dynamiques communautaires propres, comme on le voit facilement en lisant les épîtres du Nouveau Testament.

Comment, malgré ces circonstances très diverses, ces Églises du 1er siècle, sont-elles parvenues à rester concrètement unies ?

LE MINISTÈRE DES APÔTRES, FACTEUR D’UNITÉ

Crédit image : Corbisiero Benjamin

Les apôtres ont joué un rôle central dans le renforcement de l’unité des premières communautés chrétiennes. D’abord par leur ministère itinérant d’évangélistes, dont le meilleur exemple est Paul. Ce ministère comprenait le suivi des communautés fondées au cours de leur ministère, par des visites (Ac 15.36), mais aussi des courriers, comme le montrent toutes les épîtres du Nouveau Testament. Dans ces lettres, les apôtres apportent ou rappellent l’enseignement de l’Évangile et la façon dont il doit s’incarner dans l’Église. En suivant la vie des communautés et en apportant aux chrétiens le même enseignement, adapté pédagogiquement aux circonstances locales, ils contribuent à unifier la foi de leurs lecteurs. Ils préviennent aussi ou corrigent toutes sortes de dérives doctrinales et comportementales, pour une vie cohérente avec la foi. Les lettres des apôtres étaient recopiées et circulaient d’Église en Église.

Une partie importante de cet enseignement concerne l’unité dans l’Église, apportée aux chrétiens par Jésus, Prince de paix, par-delà toutes les différences humaines, qu’elles soient sexuelles, sociales, ethniques, etc. Paul décrit les aspects de cette unité donnée par l’Évangile en Éphésiens 4.4-6. Cet enseignement, même s’il est lié à des situations internes, apporte aussi une vision de l’unité entre les chrétiens de toutes les Églises.

Les apôtres n’étaient pas les seuls serviteurs itinérants. On peut notamment relever le nom d’Apollos. Rappelons en passant que l’itinérance pouvait aussi être le fait de mauvais enseignants, voire de faux prophètes. On en voit des traces dans Actes 15, l’épître aux Galates et la deuxième épître de Jean.

DES GESTES CONCRETS

Mais l’unité n’est pas seulement spirituelle et doctrinale. En Romains 15.26-28,31, 1 Corinthiens 16.15 et surtout dans les chapitres 8 et 9 de 2 Corinthiens, il est question d’une collecte en faveur des pauvres de l’Église de Jérusalem. Paul va saisir cette occasion pour encourager les communautés d’origine païenne à manifester concrètement leur communion avec l’Église-mère de Jérusalem. Il invite chaque Église à donner de son superflu en faveur de ceux qui sont dans le manque, dans la réciprocité des richesses et de la pauvreté de chacun. L’unité que les chrétiens et les Églises sont appelés à exprimer prend, quand cela est nécessaire, des formes très concrètes.

UNE UNITÉ REÇUE ET À CONSTRUIRE

Travailler à l’unité entre les Églises, c’est aussi chercher ensemble des solutions quand des conflits divisent les communautés. C’est ce qui a été fait en Actes 15, à Jérusalem, lors d’une rencontre qui a réuni les groupes en conflit, où chacun a pu s’exprimer et où les apôtres ont conduit un processus de discernement collectif pour trouver une solution.

L’unité était une préoccupation importante pour l’apôtre Paul : bien que son ministère soit fondé sur un appel direct de Jésus-Christ, il recherche une reconnaissance et un accord de la part des apôtres de Jérusalem qu’il va rencontrer pour leur exposer l’Évangile qu’il proclame. Ceux-ci reconnaissent la grâce qui lui a été accordée et lui donnent la main de communion.

En conclusion, on peut dire que si l’unité se reçoit de Dieu, elle engage les chrétiens et les communautés à la vivre concrètement et à faire face à ce qui la menace. Elle suppose aussi de la part de chacun une éthique personnelle et une fidélité à l’œuvre d’unité et de réconciliation de Jésus, qui se manifeste par une ouverture à l’autre et la mise à distance des préjugés de notre culture de base.

 

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