Le baptême, signe de résurrection

 Dans Christ Seul

Le baptême est rapidement devenu un marqueur identitaire de l’anabaptisme. Dès les débuts du mouvement, c’est par un premier baptême d’adulte, le 21 janvier 1525, que s’est exprimée, près de Zurich, la rupture avec le programme réformateur d’Ulrich Zwingli (1484-1531). En 1524, Conrad Grebel (v.1498-1526) avait déclaré que le baptême signifie que l’on est « mort au péché, que l’on doit vivre en une nouvelle vie et dans un esprit nouveau ». La décision de suivre Jésus réclamait une visibilité.

LA FOI PLUTÔT QUE LE RITE

Pourtant, en considérant le baptême d’eau comme un signe extérieur d’un changement intérieur, les anabaptistes lui donnaient moins d’importance que l’Église traditionnelle. Tous s’accordaient sur le principe d’un baptême administré à des adultes, mais aussi sur le fait que « la foi seule, scellée par le baptême, rend bienheureux, et non pas le baptême sans la foi ». Dieu attend d’être servi « non par des cérémonies extérieures, mais en Esprit et en vérité » (Peter Riedemann : 1506-1556).

C’est bien ce rôle de l’Esprit qui importe. « Seul ce baptême intérieur a de la valeur devant Dieu, tandis que le baptême extérieur doit le suivre pour attester l’obéissance qui vient de la foi » (Menno Simons : v.1496-1561). Baptême de l’Esprit, baptême d’eau et « baptême de sang » manifestent ensemble une même grâce à l’œuvre dans la vie du croyant. Ce dernier, par l’eau, montrait cependant sa décision d’appartenir à une Église de volontaires et de martyrs.

UN GESTE FORT D’ENGAGEMENT

Crédit photo : Paul Ndayambaje

Le baptême retrouvait donc ses significations bibliques : « marque de l’alliance de grâce » (Riedemann), repentance et pardon des péchés, témoignage de foi, renoncement au mal pour vivre avec le Christ et « combattre sous sa bannière jusqu’à la mort » (Balthasar Hubmaier : †1528), incorporation à la communauté de l’Église pour la servir, entrée dans « la résurrection en vue d’une vie nouvelle » (Dirk Philips : 1504-1568).

Pour Menno Simons, là résidait le sens fondamental du baptême : « l’ensevelissement du péché et la résurrection avec le Christ. » Dans leurs écrits, les premiers anabaptistes ont consacré beaucoup d’énergie à réfuter le baptême des enfants. Était- ce l’essentiel ? Hans Denck (†1527), plus spiritualiste, estimait que « cela ne nuit pas à un croyant d’avoir été baptisé dans son enfance, et que Dieu ne réclame pas d’autre baptême ». Le baptême exprime un surgissement nouveau qui demeure entièrement l’œuvre du Ressuscité. Mais la naissance d’une Église de disciples exigeait que la réponse de chacun à l’appel du Christ soit signifiée par un geste d’obéissance concret, qui engageait toute l’existence.

 

« Par le baptême, en sa mort, nous avons été ensevelis avec lui,

afin que, comme Christ est ressuscité des morts par la gloire du Père,

nous menions nous aussi une vie nouvelle. »

Romains 6.4

 

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