Abus de pouvoir et sexualité (2)

 Dans Christ Seul, Stimuler

L’abus sexuel s’accompagne parfois d’oppression économique : les pauvres sont exploités sexuellement et économiquement. Qui prend leur défense ? Seconde partie d’article.

Déposséder les pauvres pour en abuser est en horreur au Seigneur, tant sur le plan individuel, social qu’international. Dès les temps antiques, des cultes ont légitimé ces pratiques, la prostitution sacrée par exemple. On s’accommode alors de lois économiques iniques qui prolongent l’asservissement, car le crime profite à certains et arrange beaucoup de monde. Ainsi ne sont plus défendus les droits et la dignité des personnes en situation de grande précarité. Il y a un rapport entre pouvoir, droit et abus sexuels.
Ecoutons le prophète Habacuc dénoncer les abus des superpuissances sur les peuples assujettis (2,16) : « Malheur à toi qui force ton voisin à boire… pour pouvoir contempler sa nudité. Toi aussi, tu seras rassasié d’infamie au lieu de gloire. » Les puissants seront jugés en leur temps pour cette intention. Ainsi, le combat des chrétiens ne s’inscrit pas que sur le plan du regard, du fantasme de violence et de la dénonciation de l’égoïsme individuel (Mt 5,27ss ; 19,8), mais également sur celui du droit et de l’économie.

NON À L’EXPLOITATION

Il existe des structures d’exploitation honteuse des richesses des pays conquis pour assouvir ses passions. Ce qui est vrai pour un peuple est vrai également pour un pays, ou une entreprise, locale ou multinationale : Dieu condamne sans appel les conduites asservissantes, même si les sièges de pouvoir sont placés dans les paradis fiscaux, « à l’abri » des lois, mais non du jugement du Tout- Puissant.
Si la Bible dénonce les exploiteurs, elle dénonce également les peuples et les individus qui se laissent entraîner par la séduction des passions et richesses vers la prostitution consentie, d’autant plus s’ils sont croyants (Ezéchiel 16 et 23,18). Les croyants sont responsables plus que les autres, car ils ont été appelés à la libération de la servitude, à être les témoins du respect et de la tendresse, aussi dans la relation entre les sexes.
L’accès si facile à la pornographie, à la prostitution et aux voyages « exotiques », dans l’anonymat, ne doivent pas faire oublier les mécanismes d’oppression qui existent et la violence envers le prochain dans une situation de grande précarité économique. Nous n’avons évoqué ici que les violences sexuelles et il faudrait aussi évoquer les violences physiques, verbales, psychologiques, relationnelles, familiales, économiques…
Aux yeux de Dieu, ces pratiques sont abominables, car elles entraînent selon la Bible une plaie sur le pays tout entier. Il faut que la conduite et la voix des chrétiens se fassent remarquer et entendre pour la paix du pays qu’ils habitent. Que les attitudes, même si elles doivent être apprises, et nos voix appelant à la repentance, contribuent, si cela encore possible, à « colmater les brèches » du mur… (Ezéchiel 13,5) protégeant les faibles, nos familles et sociétés.
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