La métaphysique des ressorts
Quand la recherche d’un ressort devient parabole…
Accueillir ses petits-enfants à la maison se révèle parfois plein de surprises. Ce n’est certes pas le passage de Katrina sur la Nouvelle-Orléans, mais on peut y déceler quelques similitudes… C’est ainsi qu’un mien lit de camp transformé à mon insu en trampoline eut besoin, après-coup, de pas mal d’éléments élastiques pour récupérer ses fonctions initiales.
LES PARADIS DU BRICOLEUR…
Mon pays d’adoption étant amplement fourni en grandes surfaces s’auto-proclamant « Paradis du Bricoleur », je ne me faisais aucun souci quant à la faisabilité de la chose. J’avais tort : en parcourant les rayons, l’élément recherché ou quelque chose d’approchant y était aussi rare que neige en juillet. Et quand par hasard je pouvais poliment transmettre ma requête : « Monsieur le vendeur, SVP, pour mon lit de camp détérioré, il me faudrait…», invariablement, une voix pleine de commisération me coupait la parole : « Ouh là là ! Il a quel âge votre machin ? (En plus, on me regardait d’un air insistant). Ici, on ne trouve que ce qui peut réparer du neuf ! » In petto, moi qui jusqu’alors pensait que justement seul le vieux était à rapetasser, je perdais peu à peu mes certitudes…
LE QUINCAILLER…
Après des heures d’une recherche infructueuse, au moment où, la mort dans l’âme, je m’apprêtais à mettre mon lit déglingué à la décharge, une voix secourable me signala la présence de l’humble boutique d’un quincailler de quartier susceptible peut-être de me dépanner. Là, miracle, j’y découvris tout un lot de ressorts de 6 cm de long, exactement ce qu’il me fallait ! Du coup, en prévision du futur, j’embarquai tout le stock avec en prime le sourire du patron.
LA PARABOLE…
J’ai idée qu’il y a là quelque ressemblance avec la vie d’Église : les super-marchés de la foi aux slogans affirmés et aux affirmations péremptoires (j’en connais que l’on fréquente de plus de 100 km à la ronde) ne sont peut-être pas les mieux achalandés quand le petit ressort de 6 cm manque pour rebondir dans la vie. De ce fait, nos surfaces de vente mennonite souvent si réduites y gagnent en attrait et en compétitivité d’autant ; et ce n’est pas Samuel mon confrère en « Figures libres » qui me contredira : question accueil et nourriture terrestre, nous avons une avance confortable sur la concurrence…
