Heureux les doux…

 Dans Christ Seul, Stimuler

La douceur comme stratégie de gestion de la planète-terre, comme manière d’être en relation : est-ce bien sage à l’époque du rendement et devant la loi du plus fort ?

 

« EN MARCHE LES DOUX, CAR …. »

Lorsque Jésus se donne en exemple de douceur et d’humilité (Mt 11,29), nous n’avons que le choix de nous dire : « Il est gonflé ! », ou alors « Il est Dieu … si différent de nous! ». D’ailleurs, sur quels critères évaluer l’humilité d’une personne ? La douceur justement est un bon critère ; c’est ce que suggère l’usage biblique sous forme de paire : la douceur se présente comme le reflet extérieur de l’humilité. Jésus exprime sur terre le caractère même de son Père : il reflète cette stratégie de Dieu, experte des détours et des itinéraires bis que Dieu a pris pour nous toucher. Il en a essuyé des rebuffades au travers des siècles, mais il persévère… (voir Mt 21,33ss). Et il nous invite à faire de même.

« … ILS AURONT LA TERRE… »

« La terre » est une référence à la mission que Dieu confie à l’homme dans le récit de la création (Ge 1,28). Cette mission apparaît plutôt vaste et imprécise. Et c’est là certainement le reflet de qui Dieu est : il fait follement confiance à sa créature au point de lui laisser une marge de manoeuvre énorme pour interpréter sa mission. Il nous a créés responsables et nous invite à réfléchir : où se situe la limite entre domination légitime et exagérée ? Le récit parallèle de la création (Ge 2,15) nous livre plusieurs indices : il y est question de cultiver le sol, garder le jardin, ce qui oriente différemment le travail confié à l’homme. La culture est mise en valeur du sol qui suppose connaissance et donc respect des équilibres propres. Le fait de « garder » apporte une autre nuance : l’homme n’est que le gardien gérant de la nature qui est confiée à ses soins (voir Mt 21,23 ss, 28 ss, 24,45 ss, 25,14ss).

« … EN HÉRITAGE/PARTAGE »

Jésus cite le psaume 37,11 : « Ceux qui sont humbles/doux auront le pays comme possession. » Référence à la promesse de Dieu à Abraham (Ge 15,7), mais aussi à l’histoire ultérieure d’Israël (Jos 11,23). Jésus joue sur le sens de la possession :
• Posséder selon les valeurs du Royaume, c’est hériter, recevoir sans mérite de la part du Père.
• Posséder, c’est aussi partager, tenir compte des frères et soeurs dans la jouissance de l’héritage, être un bon gérant/gardien (Mt 25,14).

DE LA VIOLENCE À LA DOUCEUR

A l’issue de ce portrait, je me sens bien petit. Il reste l’espoir que le Seigneur travaille dans ma vie comme dans celle de Moïse : d’un homme violent et entier, le cheminement avec Dieu en a fait « un homme fort humble et patient, plus humble que tout autre homme sur la terre » (Nb 12,3).

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