Hospitalité

 Dans Christ Seul, Stimuler

Ouvrir les portes de nos maisons aux visiteurs,ouvrir nos Eglises aux nouveaux venus pour laisser passer le courant d’air de l’Esprit Saint… Invitation à revisiter notre hospitalité et notre accueil.

« Aussi accueillez-vous les uns les autres, comme le Christ lui-même vous a accueillis, pour la gloire de Dieu » (Rm 15, 7).
Accueillir comme Christ, c’est accueillir dans les dimensions de l’amour (Eph 3,18) et accueillir pour la gloire de Dieu. Réflexion pratique lorsque « l’autre » franchit un jour la porte de la salle de culte.

LONGUEUR, LARGEUR, PROFONDEUR…

Sur la longueur du temps : notre héritage depuis des siècles nous pousse à accueillir l’autre : gardons ce qui est toujours en phase… L’accueil doit être naturel, sans artifice, non contraint. Pratiquons déjà ce que nous savons si bien faire : l’hospitalité. Soirées prolongées par des gâteaux, cultes suivis d’un apéritif, repas traditionnel du dimanche midi encouragent le partage. Veillons à ne pas inviter uniquement l’ami dont nous apprécions la compagnie, mais aussi l’étranger dont nous ne savons rien !
J’ai souvent vu dans les Eglises à l’étranger un repas prévu pour ceux qui venaient de loin. Dans notre société où tant de gens sont seuls, c’est un service qui répond à un besoin.
Et changeons ce qui dans la forme est déconnecté de notre temps… Utilisons des chants d’aujourd’hui qui parlent à notre société, osons peut-être transformer le déroulement du culte issu de la Réforme, mais très peu remodelé depuis.
La largeur de l’accueil de Christ ne s’impose pas : élargis l’espace de ta tente… Allonge tes cordages… (Es 54,2).
Un accueil personnalisé, aussi bien à l’entrée qu’à la sortie de l’église : saluer celui qui cherche un contact. Mais aussi laisser celui qui veut passer incognito libre de ses mouvements. Cela exige un certain doigté. Cet accueil correspond à la largeur de l’accueil de Jésus, jamais étriqué, toujours adapté à celui qui est en face de lui : il demande un service à la Samaritaine et parle à sa soif intérieure ; il accorde par contre un entretien théologique à Nicodème.

SALUER, S’ADAPTER, S’EFFACER

Il nous faut aller vers un accueil qui s’adapte aux autres cultures. Dans notre société pluriculturelle, l’Eglise est appelée à ressembler à cette diversité. Si des Asiatiques viennent, mettrons-nous du riz au menu ? Si un frère alcoolique nous rejoint, boirons-nous du jus de raisin à la cène ?
Accueillir avec les différences, c’est ne pas imposer à l’autre nos principes, ne pas forcer l’autre à nous ressembler, car il a son propre parcours qui n’est pas forcément formaté par cinq générations de cousins… L’accueil biblique est une invitation, il laisse libre dans ses choix. Jésus « frappe à la porte », il n’entre pas sans autorisation.
Un accueil en profondeur vient du coeu : il n’est pas de façade. Ce n’est pas un grand sourire de circonstance, il s’intéresse à la vie de l’autre. « A la vue des foules, il fut ému… » (Mt 9, 36). C’est la profondeur et surtout la sincérité de notre accueil qui font la différence. Dans nos cultes, l’étranger doit se sentir à l’aise, comme en famille. Pour cela, faisons attention à notre jargon, à nos rites (pas forcément bibliquement étayés), essayons d’avoir un message qui concerne notre vie au XXIe siècle.

POUR LA GLOIRE DE DIEU

Deux garde-fous : ce n’est pas parce que Dieu est large qu’il accepte tout. Il faut parfois mettre des choses au point, refuser certains comportements. Jésus a mis le doigt sur ce qui clochait chez la Samaritaine. Attention également au risque d’un accueil laïc. Notre accueil doit faire partie du service évangélisation-mission qui est demandé à chaque chrétien. Il se fait au nom du Christ. La gloire de Dieu est le but ultime de l’accueil.

PREMIER DIMANCHE AU CULTE – TÉMOIGNAGE
A peine installé à gauche au milieu des bancs pour le culte, une dame se retourne. « Bonjour Monsieur, êtes-vous invité à déjeuner à midi ? me dit-elle franchement.
– Moi (stupéfait) : « Je n’aime pas improviser, je suis très indépendant…»
– Christiane (sûre d’elle) : « J’ai aussi invité un professeur de français ! »
– Moi (toujours sur la réserve) : « Je réfléchis, je vous donne ma réponse après le culte. » Je ne me rappelle plus du tout ce qui a été dit pendant le culte. J’étais vraiment préoccupé par cette invitation « directe » chez un couple que je ne connaissais pas du tout. J’observais de dos ces amphitryons et l’apparente sagesse du mari me rassura un peu. Finalement, je ne prenais pas de gros risques en acceptant !
Je me retrouve dans une charmante petite maison lorraine. Nous sommes cinq autour d’une table amoureusement décorée. Le repas excellent et la douce chaleur du feu de bois ne sont pas un rêve, mais bien le témoignage de l’accueil mennonite.
J’apprends que le couple s’est fixé un bel objectif : il invite à déjeuner dès la première venue, chaque personne de passage ou en recherche d’Eglise.
Sur la nappe blanche, je découvre les signatures des nombreux visiteurs brodées au fil rouge. Une coutume de la maison invite à signer sur la nappe au premier repas : je dépose donc mon nom suivi d’une note de musique, petit détail pour fixer la mémoire en cas d’unique visite ! Un couple en escale au port de Toul pendant un tour du monde a aussi dessiné un bateau. Eux sont définitivement repartis ; quant à moi, je suis devenu membre de l’Eglise mennonite de Toul !
Régis M., Église de Toul

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