‘Quel malheur…’ (2)

 Dans Christ Seul, Stimuler

Esaïe 5,8-23 décrit différentes formes de violence sociale que dénonce le prophète, laquelle amène le jugement de Dieu. Suite de l’article du mois passé, résumant le message du texte et l’actualisant.A lire Bible en main…

Peu de textes bibliques décrivent avec autant de netteté la violence sociale et l’oppression du faible par le fort. Ce qui est le plus impressionnant, c’est de voir comment la violence fait système, comment les différents aspects relevés par le prophète se combinent. L’accaparement des richesses (essentiellement les terres à l’époque d’Esaïe) se fait au mépris de toute régulation sociale et économique par le rejet de l’enseignement de Dieu. Les puissants, dans leur avidité folle, construisent une nouvelle société, celle de la loi du plus fort.

QUAND LA LOI SERT L’INJUSTICE

La Loi ne joue plus sa fonction de protéger les plus faibles des abus possibles des plus riches. Elle ne se fonde plus sur la justice, mais « verrouille » le système injuste.
Une caste de privilégiés vit dans l’oisiveté, grâce au travail des plus faibles, exploités sans ménagement et privés de toute considération et de tout droit. Ceci ressemble beaucoup à une civilisation de type féodale telle que la France l’a connue jusqu’à la Révolution de 1789.
L’orgueil humain s’exprime sans vergogne, l’humain refuse toute limite, et, corollaire inévitable, le refus de Dieu s’étale publiquement. Les Israélites deviennent spirituellement aveugles.

COLÈRE DE DIEU

La colère de Dieu est terrible. Pas une lueur d’espoir dans tout le texte, contrairement à beaucoup de proclamations de jugement. Il n’est pas question ici d’un reste qui réchapperait au châtiment. Dieu condamne avec la plus extrême vigueur cette société, qui est à l’opposé de celle qu’il décrit aux Israélites dans sa Loi.

ACTUALISATION

Comment lire et recevoir l’enseignement de ce texte ? D’abord, il nous invite à rester éveillés face à la violence et aux différentes formes qu’elle peut prendre dans nos sociétés, y compris les violences sociales. Ensuite, il nous invite à la lucidité, au discernement. Ne voir qu’un aspect de la violence serait faire preuve de naïveté. Il nous invite aussi à discerner les liens. La violence est un cancer qui produit des métastases. La partie malade infecte le reste. Les différentes formes de violence forment un système global, à la fois politique, économique, juridique et idéologique.
Il ne faut pas se tromper : ce n’est pas d’abord un système social qui est condamné, quel qu’il soit. Ce n’est pas non plus le fait de s’enrichir qui est jugé. Ce que Dieu condamne, c’est la violence faite à l’humain : méprisé dans sa dignité, exploité économiquement, opprimé par une justice dévoyée, abaissé par les discours orgueilleux qui mettent au premier rang l’être humain non dans sa dignité, mais dans ses capacités et sa naissance.

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