Une chasse au trésor…

En comparant Pâques à d’autres fêtes chrétiennes, notamment celle de Noël, on ne peut qu’être perplexe devant le peu d’intérêt manifesté pour préparer Pâques. C’est encore plus surprenant quand on considère que Pâques se trouve au coeur de notre foi et fonde notre identité chrétienne. Les semaines avant Pâques pourraient être un temps de préparation spirituelle, une chasse au trésor de notre foi ! Pourquoi, à part le dimanche de Pâques, cette fête passe-t-elle presque inaperçue ?

Voici donc quelques propositions pour vivre plus consciemment le message autour de Pâques.

LA MONTÉE VERS PÂQUES

1. Jeûner.
« L’homme ne vivra pas de pain seulement. »
Pendant les semaines qui précèdent Pâques, pourquoi ne pas « goûter » à des temps de jeûne. Non en vue d’un acte pieux, mais pour s’approcher du Seigneur et en signe de solidarité avec ceux qui ne mangent jamais à leur faim. Verser l’argent qui n’est pas dépensé pour la nourriture à une des oeuvres de nos Eglises comme la Caisse de Secours, le Comité de Mission ou la Conférence Mennonite Mondiale. Si jeûner n’est pas possible, mettre l’ordinateur, le téléviseur ou même le bavardage au régime. Le temps gagné servira à nourrir notre foi et à nous refaire une « santé biblique ».
2. Vide-poches.
Pendant les semaines qui précèdent Pâques, mettre de côté la monnaie qui se trouve dans sa poche à la fin de la journée. Verser cet argent à une oeuvre chrétienne.
3. Les cultes.
Etablir un calendrier de textes bibliques pour les dimanches qui précèdent Pâques. Ces textes pourraient former la base des présidences et prédications de cultes et inspirer les prières, chants, sketchs et choeurs parlés…
4. Prier à partir du journal.
Prier tous les jours pour les différents sujets régionaux, nationaux et internationaux évoqués dans votre quotidien.
5. Mosaïque de Pâques.
Réaliser une mosaïque ou un tableau évolutif qui marque les différentes étapes qui conduisent à la résurrection de Jésus. Même chose avec un arrangement floral.

LA SEMAINE SAINTE

1. Repas simple ou lavement des pieds.
Célébrer le jeudi saint en Eglise par un repas simple, suivi de la cène avec du pain fait maison. Pour ceux qui souhaitent réactualiser une ancienne tradition, pourquoi ne pas pratiquer le lavement des pieds ?
2. Seder.
Célébrer le jeudi saint en élaborant un repas de la Pâque juive.
3. Chanter la passion du Christ lors du culte du vendredi saint.
Mettre en place un comité inter-âges pour planifier ce moment. Puiser dans les différents recueils et rassembler une liste de chants qui disent la passion et la résurrection du Seigneur. Alterner ces cantiques avec des lectures bibliques.
4. Revivre le procès de Jésus.
Participer au récit du procès de Jésus à l’aide du texte « Les douze voix de Pâques ». Consulter http://www.prestoweb.ca/12vxpaq
5. Musique classique.
Pour les mordus de musique classique, écouter en entier « La Passion selon saint Matthieu » (ou selon saint Jean) de Bach.

LE DIMANCHE DE PÂQUES

1. Célébration matinale de Pâques en plein air.
Célébrer le Christ ressuscité à l’aube avec un moment de lectures bibliques, prières de reconnaissance et chants.
Ce moment pourrait être suivi d’un petit déjeuner avec des pains et brioches confectionnés et servis par des membres de l’Eglise ou du groupe de jeunes.
2. Des sketchs.
Utiliser les différentes ressources offertes par Alain et Marion Combes ( http://www.aventures.org ) pour mettre cette fête en valeur.
Voici quelques idées… maintenant, à vous d’en imaginer d’autres…

FÊTER LA « SEMAINE SAINTE » : ENQUÊTE
Vingt-deux assemblées ont répondu au questionnaire concernant les cultes et activités de la « semaine sainte ». Merci !
DIMANCHE DES RAMEAUX
Le thème est parfois abordé au moment de l’introduction, plus rarement pour la prédication. Une assemblée a disposé des branches de verdure dans l’église, une autre l’a décorée avec des rameaux.
CULTE DU VENDREDI SAINT
En Alsace-Moselle (où ce jour est férié) : en règle générale, on célèbre un culte le matin avec cène. Une assemblée remplace ce culte par la célébration du Seder, le repas de la Pâque juive, en soirée. Une autre a expérimenté en 2006 un culte communautaire comme au temps de Balthasar Hubmaier.
Ailleurs, la journée non fériée du vendredi saint a incité les assemblées à imaginer des célébrations variées et originales : cultes ou réunions de prière le jeudi ou vendredi soir avec ou sans cène, parfois autour d’un repas simple ; chants et lectures organisés par la chorale, célébration du lavement des pieds, Seder parfois. Exceptionnellement, des lectures et méditations avec d’autres Eglises chrétiennes de la ville.
Le lavement des pieds reste une exception : deux assemblées le font régulièrement, les autres y ont renoncé après une ou deux expériences. Comment ré-actualiser ce symbole ?
DIMANCHE DE PÂQUES
Partout des cultes festifs, solennels : c’est « le culte le plus important de l’année ».
Le culte de Pâques voit souvent la participation des enfants, des groupes de jeunes, des chorales, etc. Certains célèbrent la cène ou éventuellement des baptêmes. D’autres insistent sur une décoration florale soignée. On rapporte une célébration matinale occasionnelle, prières, lectures, chants au lever du soleil. Plusieurs évoquent une assistance réduite à cause des congés.
SEMAINE SAINTE
On n’a pas l’habitude dans nos assemblées de considérer la « semaine sainte » comme un ensemble d’événements menant de l’entrée de Jésus à Jérusalem, à la passion et à la résurrection du Christ. Globalement, il n’y pas de réflexion en cours dans les assemblées, mais plusieurs souhaitent revenir à ces questions en réunion pastorale. Ne serait-ce que pour renouveler et re-dynamiser leurs cultes et célébrations. Un bon tiers des personnes interrogées est ouvert aux suggestions venues d’ailleurs.
On trouve en même temps une certaine résistance à l’idée de suivre un calendrier liturgique préétabli ; un attachement assez fort à ce qui s’est toujours fait. « Pourquoi modifier nos bonnes traditions ? »…
André Nussbaumer, église de Bourg-Bruche / Le Hang, ancien