La joie

 Dans Christ Seul, Stimuler

Après l’amour le mois dernier, Fritz Goldschmidt nous fait découvrir la joie, comparée à une pomme. A croquer à pleines dents !

J’ai aimé cette définition du « Larousse des synonymes » : « La joie implique une émotion délicieuse et difficile à cacher, ressentie en général lorsque nos désirs s’accomplissent ou lorsqu’un événement heureux nous arrive. »
L’un des synonymes les plus proches de la joie, c’est le plaisir. Il est plus intérieur, plus caché, plus personnel et se rapporte surtout à l’esprit (humain).
Ne serait-il pas indiqué de penser que cette joie, deuxième couleur du fruit de Galates 5 pourrait se décliner sur plusieurs niveaux ?
La joie extérieure, la joie plus profonde, et finalement la joie très profonde, ce qui correspond aux trois éléments physico-biologiques relativement distincts de la pomme : la pelure, la pulpe et le trognon.
Même si ce vieux fruit est chargé (injustement d’ailleurs) d’une connotation négative (la pomme qu’Ève a fait manger à Adam, signe du fruit défendu), il me semble néanmoins parfaitement convenir pour illustrer mon propos, peut-être justement à cause de cette ambiguïté !
La pomme sera à la fois image des différents niveaux de la joie et symbole de cette « joie perdue » causée par la chute de nos premiers parents. Mais nous ne parlerons pas de ce ver qui est dans le fruit et qui l’empêche d’être succulent…

LA PELURE

La pelure entoure le fruit, le protège et est bien visible. Mais elle est mince !
C’est l’image même de la joie extérieure, à fleur de peau, souvent éclatante mais, revers de la médaille, fréquemment joie de façade ou éphémère. C’est d’ailleurs la pelure, avec ce qu’elle a d’éblouissant, qui nous fera choisir telle pomme plutôt que telle autre.
Ce niveau de joie est étroitement lié à la première définition : « émotion délicieuse ressentie lorsqu’un événement heureux nous arrive ».
Émotion légitime et bienfaisante tant chez le chrétien que chez le non chrétien.
Les causes peuvent être nombreuses et d’apparences insignifiantes, même s’il ne faut pas négliger les petites joies du quotidien (voir 1 Rois 5,21 ci-contre).
J’ose affirmer qu’une spiritualité qui ne met en valeur que le côté sérieux, sévère, voire tragique de la vie, n’est pas une spiritualité chrétienne !

LA PULPE

La pulpe constitue l’élément essentiel et le plus volumineux du fruit.
Cette joie plus profonde et plus épaisse que la pelure, c’est celle que Paul appelle dans Philippiens 4,4 la joie « dans le Seigneur ». C’est la joie « complète » promise par Jésus à ceux qui demeurent dans son amour en gardant ses commandements (voir Jean 15,9-11 ci-contre).
Cette épaisseur de la joie « pulpe » provient de la prise de conscience que rien n’échappe à la Providence, que toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu.
C’est la joie de savoir d’où l’on vient et où l’on va : créé par Dieu, sauvé par Jésus- Christ et destiné à la vie éternelle.
Nous mesurons bien que nous sommes là en présence d’émotions bien plus profondes et plus précieuses que celles provoquées par des satisfactions superficielles. C’est le plaisir qui se rapporte le plus à l’esprit humain, qui tient du caractère de Jésus et qui influence le nôtre. Puissions-nous nous imprégner de cette joie fréquemment chantée par les psalmistes (Ps 5,12 ; 16,11).

LE TROGNON

C’est ce qui reste quand on a mangé la pomme ! Mais c’est le vrai fruit, car en botanique, la pomme est un faux fruit, et le vrai est le trognon.
C’est la joie qui demeure quand il n’y a plus de raison apparente de se réjouir ; le fruit de l’Esprit à l’état pur.
Paul a atteint cette joie ; il se réjouit en prison et entrevoit même d’y mourir. De surcroît, cette joie est communicative (Phil 1,14.17- 18 ; 2,17-18 ci-contre).
Dans le trognon, il y a des pépins, germes en puissance d’une nouvelle vie. Ainsi, ce fruit véritable de l’Esprit, fécondant notre esprit humain peut générer une vie chrétienne par son rayonnement doux et profond.

LA JOIE, DÉJÀ…

Jésus lui-même évoque la tristesse humaine, provoquée par son absence, entre son ascension et son retour.
Il utilise l’image de la naissance qui fait oublier les souffrances de l’accouchement, pour décrire la joie et le bonheur durables que personne ne peut ôter (Jn 16, 20-22).
La joie très profonde, pur produit de l’Esprit Saint, ne conduit pas à la recherche de la souffrance, mais sait faire vivre le bonheur éternel de l’au-delà dans la vie pas toujours réjouissante d’ici-bas.

Pour retrouver tous les articles de la série, c’est ici

 

LA PELURE
« Lorsque Hiram entendit les paroles de Salomon, il eut une grande joie ; il
dit : Béni soit aujourd’hui le Seigneur, qui a donné à David un fils sage pour diriger ce peuple nombreux ! »
1 ROIS 5, 21

LA PULPE
« Comme le Père m’a aimé, moi aussi, je vous ai aimés. Demeurez dans mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez dans mon amour, comme moi j’ai gardé les commandements de mon Père et je demeure dans son amour. Je vous ai parlé ainsi pour que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète. »
JEAN 15,9-11

LE TROGNON
« Même si je dois être répandu comme une libation sur le sacrifice qu’est le service de votre foi, je m’en réjouis, et je me réjouis avec vous tous ; vous aussi, réjouissez-vous en ; réjouissez-vous avec moi ! »
PHILIPPIENS 2,17-18

Contactez-nous

Envoyez nous un courriel et nous vous répondrons dès que possible.

Illisible ? Changez le texte. captcha txt
0

Commencez à taper et appuyez sur Enter pour rechercher