La foi / fidélité

 Dans Christ Seul, Stimuler

Au menu ce mois, le fruit de l’Esprit Saint appelé foi / fidélité. Mais quelle fidélité ? Il y a des fidélités malsaines auxquelles il vaut mieux être infidèle et il y a de saines fidélités, à l’image de celle de Dieu !

Ce septième fruit de l’Esprit est un mélange de saveurs subtiles… Preuve en est que nos traductions françaises hésitent entre fidélité et foi. Au premier abord, à mes oreilles accoutumées au langage français contemporain, ces deux mots me semblent différents et peu interchangeables.

FOI OU FIDÉLITÉ ?

Alors, tournons-nous vers le grec et le mot pistis.
Ses traductions possibles évoquent des idées comme la conviction, l’engagement, le respect de cet engagement malgré l’épreuve, la confiance. Dans l’Ancien Testament, le mot hébreu équivalent Emounah signifie : tenir solidement, être digne de confiance. Ce même terme est à l’origine d’ailleurs du mot Amen ! Petite parenthèse avec la traduction littérale d’André Chouraqui : lui a choisi le mot « adhérence » pour faire écho à cet attachement étroit, dans une réalité physique identique à l’attraction de molécules entre elles. A mon avis, le choix fréquent du mot fidélité est peut-être en lien avec sa consonance plus concrète, moins conceptuelle ou théorique : le mot « fidélité » a un côté pragmatique lié à notre réalité humaine, une réalité aussi concrète et juteuse que des fruits tout juste cueillis. « Fidélité » me semble donc raisonnablement refléter ce fruit.

BONNES OU MAUVAISES FIDÉLITÉS…

Dernièrement, une chrétienne affermie m’a provoquée en me disant que je n’avais pas été récompensée de mon infidélité ! Nous évoquions – je vous rassure – une tentative de modifier un vieux fonctionnement… Il est peu habituel en effet parmi les chrétiens de se voir reprocher une trop grande fidélité…, quoi que finalement, cela dépende de l’objet de celle-ci. Alors, à quoi sommes-nous fidèles ? Au début du chapitre où se trouve mentionné le fruit de l’Esprit (Ga 5), Paul nous rappelle que « c’est pour la liberté que Christ nous a affranchis. Demeurez donc fermes, et ne vous laissez pas mettre de nouveau sous le joug de la servitude. » En effet, reconnaissons que nous savons être fidèlement esclaves de nos idoles. Ainsi, toutes nos fidélités ne sont pas saintes. Derrière nos confessions de foi personnelles, nos conceptions de Dieu, de l’Église ou du prochain, il y a tant de compréhensions diverses et variées, sanctifiées ou non, sanctifiables ou non. Il y a tant de perceptions de qui nous sommes devant Dieu et devant les hommes, qu’aucun de nous ne peut prétendre imposer son optique aux autres. Derrière nos conflits intergénérationnels, interconfessionnels, interpersonnels, interculturels, se cachent sans doute bien des peurs d’être infidèles : tenir à tout prix pour rester fidèle à ce que nous comprenons de Dieu ; vouloir toujours et encore être fidèles à ce que nous semble devoir être l’Église, le déroulement du culte, les qualités du chrétien, le rôle du pasteur, celui des parents, l’éducation des enfants… Et si par moment, l’Évangile nous invitait à être infidèles ? Infidèles à des visions erronées du Dieu vivant. Infidèles à des fonctionnements mortifères qui nous empêchent d’aimer sans réserve. Infidèles à des habitudes que l’Esprit de Dieu veut pouvoir remettre en question.

UNE FIDÉLITÉ VIVIFIANTE

Malgré mes provocations, ne nous y trompons pas, c’est à la fidélité que nous sommes exhortés. Mais une fidélité avec un grand F, une fidélité vivante, dynamisée par l’Esprit, qui ne se cantonne pas à de vagues conventions ou croyances. Dieu ne nous laisse pas tranquilles. Nous ne sommes pas du monde, mais dans un monde qui évolue si vite qu’il nous perturbe et nous agresse. Alors, c’est plus simple et rassurant de ne pas changer, de nous replier sur nous-mêmes. Dieu est fidèle ! La preuve, il ne se lasse pas de vouloir transformer le mal en bien, que ce soit en nous ou à travers nous. Il est fidèle dans des milliers de détails quotidiens, et surtout dans l’établissement de son royaume. Il tient solidement, il est digne de confiance, il respecte ses engagements. Afin de respecter les nôtres, puisse son Esprit déverser en chacun cette sève vivifiante, qui laissera de surcroît derrière elle … un petit arrière-goût de saveur divine !

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DIEU, JÉSUS, L’ESPRIT ET NOUS : MODÈLES D’ENGAGEMENT ET DE CONFIANCE MUTUELLE
« J’ai manifesté ton nom aux hommes que tu m’as donnés du milieu du monde. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés ; et ils ont gardé ta parole. Maintenant, ils savent que tout ce que tu m’as donné est issu de toi. Car je leur ai donné les paroles que tu m’as données ; ils les ont reçues ; ils ont vraiment su que je suis sorti de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé. Moi, c’est pour eux que je demande. Je ne demande pas pour le monde, mais pour ceux que tu m’as donnés, parce qu’ils sont à toi, comme tout ce qui est à moi est à toi et ce qui est à toi est à moi –et je suis glorifié en eux. Je ne suis plus dans le monde ; eux sont dans le monde, et moi, je viens à toi. Père saint, garde-les en ton nom, ce nom que tu m’as donné, pour qu’ils soient un comme nous ».
JEAN 17,6-11

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