Les rythmes de nos vies
Savons-nous parfois arrêter notre frénésie d’activités pour nous retirer et prier ? L’exemple de Jésus peut nous inspirer…
Jésus n’était pas du style « Jean-Baptiste » au régime spartiate : sa vie n’était pas faite de désert et de solitude. Au contraire, Jésus semblait aimer les fêtes, la convivialité, les repas et le bon vin. Il avait une vie tournée vers les besoins des autres, une vie de service, d’enseignement et de guérisons : une vie active. Cependant, la vie de Jésus était rythmée par l’alternance de temps communautaire et de solitude, de temps de service et de repos, de temps d’activité et de prière. Pour trouver cet équilibre, il n’a pas attendu qu’il y ait une accalmie au coeur de ses multiples activités afin de se retirer seul et de vivre un temps plus choisi de communion avec le Père. Il a parfois fait cela au milieu d’un bouillonnement d’activités et malgré les nombreux besoins autour de lui.
« Mais Jésus se retirait dans des endroits isolés où il priait. » (Lc 5,16)… « Un jour, Jésus priait à l’écart. » (Lc 9,18)… « Jésus guérit de nombreux malades souffrant de maux de toutes sortes et il chassa de nombreux démons… Au matin, à la nuit noire, Jésus se leva, sortit et s’en alla dans un lieu désert ; là, il priait. » (Mc 1,34-35).
JÉSUS AVAIT-IL LE DROIT DE SE RETIRER ?
Jésus, comment as-tu pu laisser des gens dans le besoin pour te retirer et prier ? Tu es en constante communion avec le Père. Tu es continuellement conscient de la présence du Père à tes côtés. Dans le vacarme de la journée, tu es toujours à son écoute. Alors pourquoi ce besoin de temps à part, temps de solitude et de prière avec le Père ? Tu as des dons, tu es passionné par ce que tu fais. Personne ne saurait le faire aussi bien que toi. Tu ne peux pas t’arrêter. En as-tu le droit face à tant de besoins ? Si toi tu te retires, qui va répondre aux besoins de ces gens ? Ne te sens-tu pas quand même un peu coupable ?
Devant les choix de Jésus, nous n’aurions sans doute pas osé poser ces questions… Et pourtant, souvent nous n’hésitons pas à nous charger et à nous culpabiliser avec de telles exigences.
Marcher à la suite de Jésus n’implique-t-il pas de rythmer nos vies comme lui l’a fait ? Nous appelle-t-il seulement à le suivre dans le domaine des activités ? Ne nous invite-t-il pas aussi à l’imiter en choisissant des temps de communion avec le Père, des temps de repos pour le corps et l’esprit ?
DÉGAGE-TOI
Dégage-toi dans la mesure même où tu t’engages sans compter.
Prends de la distance dans la mesure même où tu communies fraternellement à autrui.
Le cœur humain même le plus généreux, n’est pas inépuisable.
Dieu seul est illimité.
À exiger sans cesse le maximum de lui-même, l’être profond se dissocie et se perd.
La parole alors devient vide et la prière inquiète.
LA RÈGLE DE REUILLY