La non-conformité en RDC

 Dans Christ Seul, Explorer

Dans le cadre de la série d’articles sur la non-conformité et après un premier point de vue en provenance de la République Démocratique du Congo, en voici un deuxième, par une plume féminine.

Dès ses origines en 1525, le mouvement anabaptiste s’est voulu radicalement distinct de l’environnement ambiant. L’entente ou la confession de Schleitheim, la première confession anabaptiste (1527) le dit clairement en ces mots : « Nous avons été unis sur la séparation. Elle doit se faire d’avec la méchanceté et d’avec le mal que le diable a plantés dans le monde uniquement afin que nous n’ayons pas de communion avec lui et ne courions pas avec lui, participant à la multitude de ses abominations. Dans ce sens, tous ceux qui ne sont pas entrés dans l’obéissance de la foi, et qui ne sont pas unis à Dieu pour vouloir faire sa volonté, sont une grande abomination devant lui… Car il n’y a dans le monde et toute la création que bon et mauvais, croyant et incrédule, ténèbres et lumière, le monde et ceux qui sont hors du monde, le temple de Dieu et les idoles, Christ et Bélial, et aucun (des premiers) ne peut avoir une quelconque part avec l’autre (2 Co 6,14-16). »
En exprimant cette volonté de se séparer du monde d’une manière aussi radicale, les anabaptistes ont voulu démontrer l’un des traits de leur identité : la non-conformité.

LES MAUX DE LA RDC

De la Deuxième République (1967) à nos jours, la République Démocratique du Congo connaît de multiples problèmes, sur le plan social, politique et économique. Citons les pillages, l’inflation, le chômage, la mauvaise gouvernance, la corruption qui ont entraîné le pays dans une situation de crise accentuée et de pauvreté.
Dans toutes les classes sociales, la corruption et l’injustice sont devenues monnaie courante. Avec la pauvreté qui ravage le pays, il y a l’individualisme et l’égocentrisme qui se développent parmi la population et même parmi les chrétiens.
Au vu de ce sombre tableau, il est évident que mener une vie chrétienne, surtout dans une perspective anabaptiste-mennonite, représente un vrai défi.

COMMENT ÊTRE DIFFÉRENTS ?

Comment, en effet, ne pas se conformer à une société où l’on est obligé de se « débrouiller » pour subvenir à ses besoins ou pour vivre ? Comment répondre à la situation de guerres répétées qui frappent le pays depuis plusieurs années maintenant ? Que fait l’Église lorsque des jeunes filles sont obligées de se prostituer pour nourrir leurs familles ?
Par rapport à tous ces défis, le passage de Romains 12,1-2 prend du relief. Paul exhorte les chrétiens à conserver une vie de discipline, d’où une consécration totale de notre vie entière, en se tournant vers celui qui nous aide dans nos imperfections, Jésus-Christ.
Aussi Paul exhorte à ne pas nous conformer au siècle présent, c’est-à-dire à abandonner les modes de pensée et le style de vie mondains.
Le siècle présent dont parle Paul n’est rien d’autre que la société ou le système érigé par l’homme dans le but de trouver le bonheur sans Dieu. Il s’agit d’un royaume totalement opposé à Dieu, un monde dont Satan lui-même est le dieu et le prince.

PRESSION CONFORMISTE SUR LES CHRÉTIENS

Le monde possède sa propre vie politique, son art, sa musique, sa religion, ses distractions, ses styles de pensée et de vie. Il essaie de faire en sorte que tous se conforment à sa culture et à ses mœurs. Il hait les non-conformistes tels que Christ et ses disciples. Cette pression de l’environnement ambiant pousse parfois les chrétiens mennonites à vouloir s’accommoder des modes de pensée du monde, oubliant et même foulant aux pieds leurs propres principes. Par exemple : nous vivons assez régulièrement des scènes de violence, surtout de violence verbale, entre nos responsables d’Églises ou parmi les membres. Cela montre à quel point il nous est devenu difficile de gérer nos conflits d’une manière pacifique.
Que dire alors de la malhonnêteté et de la corruption qui sévissent non seulement dans la société d’une manière générale, mais même au sein de l’Église ?
Face à tout cela, les chrétiens en général et les mennonites de la Communauté des Églises des Frères Mennonites au Congo en particulier sont non seulement appelés à vivre dans la non-conformité par rapport au monde actuel, mais aussi à attirer les autres par leur caractère et leur comportement.

RENOUVELLEMENT DE L’INTELLIGENCE

Il y aura bien entendu des défis à relever, des victoires à remporter et parfois même, des échecs à essuyer, mais comme le dit Paul : offrons nos corps comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu.
En tant que chrétiens, nous devons être non seulement séparés du monde, mais transformés par le renouvellement de notre intelligence. Ceci signifie qu’il nous faut penser comme Dieu, dont la pensée est révélée dans la Bible. Pour cela, trois clés sont indispensables : un corps offert ; une vie séparée du monde ; une intelligence transformée.

CET ARTICLE ET LE RÉSEAU MENNONITE FRANCOPHONE
Tous les trois mois, un même article est publié dans trois revues : Perspective (CH), Christ Seul (France), Le Lien (Québec) et sur le site de la Conférence Mennonite Mondiale (www.mwc-cmm.org). Les articles proviennent des pays suivants : Suisse, France, Canada (Québec), Burkina Faso, République Démocratique du Congo. Les Églises de ces pays font partie du Réseau mennonite francophone. Au Congo, il y a trois unions d’Églises mennonites. Ce mois, la parole est à une représentante de la CEFMC. Coordination de la publication de ces articles : Jean-Paul Pelsy.

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