L’envers du décor – par Frédéric de Coninck

 Dans Blog, Paraguay 2009

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Oui, j’avoue, la photo du jour est un peu narquoise. J’imagine que vous voudriez savoir ce qu’il y a de l’autre côté ! Un participant, encore plus narquois que moi, regarde cette photo et me dit : je pense que tu préférais ne pas le montrer !

Allez, je vais essayer de m’expliquer.

Je suis passé derrière ces panneaux et la vue de ces pieds m’a ravi. Vous y voyez déjà à l’oeuvre mon amour particulier pour l’envers du décor. J’aime voir comment les choses sont montées. On n’est pas sociologue pour rien ! Dans toute action publique, il y a une mise en scène et, pour cette raison, je trouve toujours l’examen des décors et du carton-pâte instructif.

Mais ces pieds me disent, également, autre chose. D’abord, ils forment un harmonieux balai. Le pied le plus à gauche est en train de bouger et il provoque un léger flou qui donne du mouvement à la scène. La manière même dont les pieds sont disposés dans l’espace est dynamique. Je regarde le résultat après avoir déclenché et j’essaye de faire mieux. Mais je me rends compte que j’ai réussi du premier coup, et plus ou moins au jugé, la photo parfaite. Ces pieds montrent des personnes qui s’intéressent à une exposition. La dynamique même de l’image démontre cet intérêt.

Or c’est cet intérêt qui m’importe, plus que ce que les personnes sont en train de regarder.

Car il me paraît significatif de ce rassemblement, marqué par un intérêt sincère des uns pour les autres. Chacun va (dans les limites de ses compétences linguistiques) à la rencontre des autres. Cela se fait en plénière, dans les ateliers, ou à table, au hasard des placements.

Lorsque l’on participe à un atelier, il est parfois difficile de dire exactement ce qu’on en a retiré. Mais l’expérience de la rencontre reste. Je ne peux pas faire, non plus, un résumé de ce que j’apprends au jour le jour, mais l’ambiance des multiples échanges me marque.

Il en va de même pour ces pieds. L’essentiel n’est pas ce qu’ils voient, mais qu’ils voient quelque chose. Je ne sais pas ce qui leur restera de ces moments passés devant une exposition. Mais ils ont acceptés d’être déportés, pendant quelques minutes, de leur univers familier et c’est là l’essentiel.

Voilà ce que me dit cette photo.

Plus je la regarde, plus elle me plaît.

A demain…

Frédéric de Coninck

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