Métamorphose – par Frédéric de Coninck

 Dans Blog, Paraguay 2009

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Une grande salle, au 4e étage du bâtiment où se déroule la conférence, est consacrée à l’exposition d’œuvres artistiques. Je m’y promène, un peu au hasard, et, soudain, je suis retenu par l’œuvre ici photographiée. J’y perçois tout de suite un travail original et fort.

Je traduis le commentaire en espagnol qui l’accompagne :

« Métamorphose : Cette œuvre (de 2004) du sculpteur Herman Guggiari représente la transformation du cœur d’une personne au travers de sa rencontre avec l’évangile de Jésus-Christ. Les armes artisanales qui y sont incorporées proviennent des prisonniers de la centrale de Tacumba qui se sont proclamés conquis par l’amour divin. »

J’aime le travail formel accompli. Les lames qui percent le Christ sont les couteaux du crime. Mais plus fort encore, le cœur qui accueille le Christ en son centre est constitué lui-même de coutelas divers, mais de coutelas courbes. La lame fléchit devant l’amour du Christ.

La manière même dont la conversion est décrite dans la notice est forte. Elle parle d’un dialogue de cœur à cœur qui transforme la personne. Et de quoi d’autre pourrait-on parler à des prisonniers qui ont désespéré de la place de l’amour dans la vie ?

Il y a autre chose qui me touche : ces poignards agrégés à l’œuvre sont le signe d’une proximité et d’une confiance entre l’artiste et les prisonniers.

Cette sculpture s’inscrit dans une démarche qui engage autant les prisonniers que l’artiste qui se rejoignent l’un l’autre. J’y vois la marque d’un lien renoué entre les bannis de la société et ceux qui ont pignon sur rue.

Plus tard, en me promenant parmi les stands des Eglises et œuvres mennonites qui présentent leur travail, j’ai l’explication de cette proximité. Un travail d’aumônerie très poussé est mené dans cette prison. A côté d’un accompagnement spirituel, l’occasion est donnée aux prisonniers de renouer avec une famille qui les a souvent reniés et/ou d’être pris en charge dans la prison et à leur sortie par une communauté qui rend possible leur réinsertion. Un CD présente le travail qui a été accompli là-bas depuis, aujourd’hui, 25 ans.

La sculpture parle parfaitement de cette évangélisation globale qui apporte aux captifs la libération dans toutes les dimensions de leur être.

A demain.

Frédéric de Coninck

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