L’édito : 6000 mennonites rassemblés

 Dans Christ Seul, Edito

La rédaction a invité Marianne Goldschmidt, participante de « Paraguay 2009 » , à écrire l’éditorial de ce numéro largement consacré à ce rassemblement mondial. Merci !

Si l’envergure d’un événement tient aux valses hésitations de sa réalisation, le voyage des Français au Paraguay cet été restera bien coté ! Les arguments dissuasifs n’ont pas manqué, teintés par les malheurs du moment, mais aussi pleins de bon sens : si l’avion venait à se « crasher »… ; que peut bien apporter une telle rencontre à nos Églises ? N’y a-t-il pas une disproportion entre les frais engagés et les bénéfices de telles expériences ? Finalement, nous avons embarqué, une petite cinquantaine, avec le grain de folie d’un Noé, parce que nous souhaitions répondre à l’invitation reçue de la Conférence Mennonite Mondiale de nous retrouver, à Asunción, au Paraguay, pour le 15e Rassemblement mondial.

SIMPLICITÉ FESTIVE

6 000 participants, dont la moitié arrivée des quatre coins du monde, se sont retrouvés dans la salle immense et feutrée du Centro Familiar de Adoración. Les rencontres se déroulaient sous le signe de la fête et de la simplicité autour du thème : « Marchons ensemble sur le chemin de Jésus-Christ » (p. 20). Point de recherche sophistiquée, ni de spectacle à sensations (p. 24), mais par exemple la force du « Notre Père » prié en arabe par un missionnaire sud-américain en terre musulmane. L’heure était au partage pour une compréhension mutuelle, à l’intégration de nos différences dans notre identité commune, et à la joie d’être en famille.

PAS DE COCORICO MENNO !

Les organisateurs de ce rassemblement ont su éviter l’écueil d’un cocorico menno en solo… Plusieurs représentants d’autres confessions chrétiennes ont pris la parole. Le secrétaire général de la Fédération Luthérienne Mondiale, Ishmael Noko, originaire du Zimbabwe, a expliqué la démarche de son union d’Églises en vue d’une demande de pardon pour la persécution et l’exécution d’anabaptistes. Le nouveau président de la Conférence Mennonite Mondiale, Danisa Ndlovu, qui a pris ses fonctions à Asunción, vient lui aussi du Zimbabwe. Les mamans des deux hommes fréquentent l’Église des Frères en Christ du Zimbabwe. Étrange coïncidence… qui atteste que le centre du christianisme se déplace là où la grâce de Dieu est accueillie (p. 22).

NOUVEAUX VISAGES

Ce fut l’occasion de découvrir de nouveaux visages dans la communauté mondiale des Églises anabaptistes. Côtoyer des Indiens Guaranis du Paraguay, nous asseoir avec eux lors d’un repas tenait de l’irréel ! Suivre les péripéties des immigrants mennonites venus en trois grandes vagues entre 1927 et les lendemains de la Seconde Guerre mondiale pour s’installer au Paraguay éveillait de vagues souvenirs (p. 28). La cohabitation entre les Indiens et les mennonites du Chaco nous a intrigués (p. 30-31). Comme l’écrit Edgar Stoesz dans son livre*, « il est difficile de concevoir deux cultures aussi différentes que les mennonites d’origine russe et les Indiens du Chaco. Mais les deux peuples vivent en paix, comme enfants de Dieu, sur la base de leur humanité commune. Chaque peuple pouvait légitimement exiger la propriété de la terre. Chaque peuple a été menacé dans son existence et finalement ils se sont entraidés. »

BLONDS ET BASANÉS

Les blonds aux yeux bleus et les teints basanés se côtoient sur les lieux de travail dans des rapports employeurs et employés, mais ne fréquentent pas la même Église locale… Pourtant, au sein des œuvres de réhabilitation comme l’Association des services de coopération indiano-mennonite, nous avons senti un souffle prophétique : le désir que les Indiens obtiennent un niveau de vie identique à celui des mennonites. Depuis 1961, le programme remet aux familles indiennes des terres en propriété et vise leur autonomie technique et économique. La population indienne du Chaco s’accroît et rassemble d’autres ethnies que les indigènes Nivaclé et Enlhet. Cela donne le vertige au grand blond qui nous a servi de guide, mais il sait que c’est le projet de Dieu.

SYMBOLE D’UNITÉ

Nos frères congolais l’ont relevé : la place laissée aux jeunes était remarquable ! Un symbole fort de l’unité pour nos Églises mennonites a été légué par la chorale finale de 160 chanteurs paraguayens, rassemblant indigènes, hispaniques et germanophones, dans des chants traditionnels, dans un choeur allemand « Das Kreuz von Golgotha » et dans le « Kyrie Eleison » en huit langues…

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