Comment vivre avec l’étranger

 Dans Christ Seul, Connecter

Après la réunion des délégués des Eglises le samedi 30 octobre à Pulversheim, un week-end inter-Églises a eu lieu à Pfastatt le dimanche après-midi 31 octobre et le lundi 1er novembre 2010.

 

PRINCIPES BIBLIQUES ET… ACTUALISATION

Jean-Marc Bellefleur, pasteur à l’Église baptiste de Mulhouse et président de l’association ACCES, a apporté l’éclairage biblique sur le sujet.

DIEU AIME L’ÉTRANGER

La Bible nous parle de l’étranger, ou, selon certaines traductions, de l’immigrant. Dans l’Ancien Testament, il est rappelé au peuple d’Israël qu’il a été lui-même étranger en Égypte. Et en tant que tel, il devait traiter l’étranger comme il aurait aimé être traité. « Vous traiterez l’étranger en séjour parmi vous comme un indigène du milieu de vous ; vous l’aimerez comme vous-mêmes, car vous avez été étrangers dans le pays d’Égypte. Je suis l’Eternel votre Dieu » (Lv 19.34). Dieu rappelle à Israël sa servitude en Égypte et ponctue son commandement par : « Je suis l’Eternel votre Dieu. » « Dieu aime l’étranger. » (Dt 10.18). Israël, que Dieu lui-même a accueilli sur sa terre promise, devait aussi y accueillir l’immigré comme il a été accueilli lui-même chez Dieu. L’immigré avait des droits et des devoirs. « Tu ne porteras point atteinte au droit de l’étranger et de l’orphelin. » (Dt 24.17). Et il y avait une même loi pour l’Israélite et l’étranger. L’immigré devait bénéficier de la générosité du peuple (Lv 25.35) et avoir sa part des produits agricoles (Dt 24.20-21 ; Lv 23.22).
Mais nous ne devons pas faire une application trop directe de l’Ancien Testament à notre contexte français. En effet, Israël était une théocratie, ce qui n’est pas le cas de la France. Ainsi, on ne peut dire que la France est le pays de Dieu, que les immigrés sont étrangers à l’alliance ou qu’ils sont nos ennemis, etc.

L’ÉTRANGER COMME MODÈLE DE L’AMOUR DU PROCHAIN

Dans le Nouveau Testament, Paul écrit : « Or, tout ce qui a été écrit d’avance l’a été pour notre instruction. » (Rm 15.4). Nous pouvons donc nous inspirer de ce que l’Ancien Testament nous dit au sujet de l’immigré : ses droits et ses devoirs, la générosité envers lui. La parabole du bon Samaritain (Lc 10.25-37) est une très bonne définition pour savoir de qui je suis le prochain. Le bon Samaritain n’a pas fait que donner quatre sous et s’en aller. Il a pris soin du voyageur blessé. Cela doit nous pousser à dépasser les frontières. Matthieu 25.31-46 brosse le tableau des moutons et des chèvres. Les moutons ont accueilli et donné à boire à l’étranger. Les chèvres ne l’ont pas fait. Les uns ont été récompensés, et les autres sanctionnées. L’étranger fait partie de la famille des plus petits des frères de Jésus en humanité. Aimer l’étranger est souvent traduit dans le Nouveau Testament par le mot hospitalité (philoxenia, par ex. Hé 13.1). « Poursuivez l’hospitalité. » (Rm 12.13). Ou donnez-vous du mal pour l’accueil de l’étranger. Il y a un effort à faire. L’hospitalité était l’un des critères demandés pour être évêque (1 Tm 3.2).
Suivant les possibilités et les capacités de chacun, nous devons accueillir l’étranger, l’aider, le respecter, le regarder.

NOUS SOMMES ÉTRANGERS

Le Nouveau Testament nous apprend aussi que nous sommes nous-mêmes étrangers et voyageurs sur la terre (Hé 11.13). En Éphésiens 2.19, Paul parle de notre vraie patrie. Nous devons donc prendre de la distance et nous considérer comme citoyens d’un autre pays, avec des concitoyens originaires d’autres pays de ce monde. Si j’aime Jésus-Christ, je ne peux que donner à boire à l’étranger. Nous avons le statut d’étrangers et voyageurs sur la terre, et nous ne devons pas faire d’ici-bas notre chez nous. L’Ancien et le Nouveau Testament n’ont pas la même approche de l’accueil de l’étranger, mais aboutissent à la même conclusion : aimer l’étranger, c’est servir Jésus-Christ, et nous sommes nous-mêmes en voyage vers un autre pays.

 

Le thème avait été retenu plusieurs mois à l’avance, mais avec l’expulsion de Roms au cours de l’été et les tours de vis constants en matière de politique d’immigration, le sujet « Comment vivre avec l’étranger ?» était particulièrement d’actualité.
Il a visiblement intéressé les 280 personnes présentes le lundi matin pour l’exposé de Jean-Marc Bellefleur. (…) La veille, après le culte du matin dans les Églises sur le thème de l’étranger, trois ateliers, pour les yeux, pour le corps, pour la tête (voir p. 62-63) ont introduit le thème en présence de 120 personnes, là aussi une belle assistance. C’est un groupe de la région Alsace-Sud, coordonné par Luc Nussbaumer, qui a organisé ce rassemblement cette année. Qu’il soit remercié !
Michel Sommer

Contactez-nous

Envoyez nous un courriel et nous vous répondrons dès que possible.

Illisible ? Changez le texte. captcha txt
0

Commencez à taper et appuyez sur Enter pour rechercher