Tout un symbole
Pour témoigner de la foi chrétienne, il faut la connaître ! Et puis, il faut pouvoir la dire brièvement. Enfin, il vaut mieux qu’elle soit le reflet du bon dépôt. D’où l’utilité des confessions de foi anciennes ou symboles de la foi. Explications.
Dans l’Antiquité, le symbole était un tesson de poterie brisé en deux à l’occasion d’un contrat. Des années s’écoulaient parfois avant que le contrat ne soit honoré. Lorsque les contractants originaux étaient décédés, leurs héritiers apportaient chacun leur morceau de poterie qui, en s’emboîtant à nouveau, indiquait une origine commune. C’était le signe de reconnaissance d’une relation, mais aussi d’une transmission. Ce dispositif permettait de relier des personnes au-delà du temps et des distances.
C’est dans ce sens qu’on emploie le mot de « symbole » pour parler des confessions de foi universelles : symbole des apôtres, symbole de Nicée-Constantinople. Les raisons de ce terme sont à replacer dans le contexte des premiers siècles de notre ère.
RECONNAISSANCE ENTRE CHRÉTIENS
Le christianisme est né dans un monde où les réseaux de communication étaient développés, mais pas au point de permettre des échanges instantanés. Les symboles de la foi tenaient lieu de signe de reconnaissance. Lorsque les chrétiens se déplaçaient, ils pouvaient participer au culte avec des frères et sœurs qu’ils ne connaissaient pas, même en temps de persécution. Le symbole, véritable sésame, était le signe de la communion entre les Églises chrétiennes. C’est pourquoi, très vite, le symbole fut associé à la cène. Participaient au repas du Seigneur ceux qui confessaient la foi transmise par les apôtres.
TRANSMISSION DU RÉSUMÉ DE LA FOI
La reconnaissance va de pair avec la transmission. Le symbole dit en peu de mots – aisément mémorisables – l’essentiel de la foi chrétienne : Dieu qui est Père, Fils et Esprit ; la vie, la mort et la résurrection de Jésus, le Christ. Le symbole est alors associé au baptême : les candidats au baptême le mémorisent et apprennent de leurs conducteurs les vérités théologiques qui y sont contenues.
FIDÉLITÉ
Les symboles sont ainsi un témoignage de fidélité (du latin fides, la « foi »). Ils disent notre fidélité envers la vérité du Dieu trinitaire et du salut accompli par le Christ ; notre fidélité à l’égard des apôtres et des générations de chrétiens qui nous ont précédés ; notre communion vis-à-vis de nos frères et sœurs chrétiens partout dans le monde.
DÉFI
Mais ces symboles nous lancent surtout un défi : communiquer à notre tour le dépôt de la foi, ce tesson qui nous a été confié comme un héritage précieux et qu’il nous appartient de transmettre aux générations futures, en espérant qu’il s’emboîtera avec cet autre morceau que Dieu garde dans sa main, en attendant de nous rencontrer face à face, à la fin de l’Histoire.