À bas les jeux guerriers !

 Dans Christ Seul, Stimuler

Bon nombre de jeunes ou de moins jeunes fréquentent les Lasergames, passent du temps devant les écrans d’ordinateurs à jouer à des jeux vidéos violents et réalistes dans lesquels on poursuit des adversaires pour les flinguer. Qu’en penser ?

 SEULEMENT DES JEUX ?

J’entends souvent l’argument suivant : « Les jeux de guerre ne sont que des jeux ; ce n’est pas un problème de faire la différence entre un jeu et la réalité.»
Je conçois fort bien que l’on éprouve du plaisir et des montées d’adrénaline en pratiquant ces jeux : j’aime jouer et je suis naturellement porté à la compétition. Je suis capable de faire la différence entre un jeu dans lequel je m’engage corps et âme (dans le respect des règles du jeu) et la réalité dans laquelle je suis plus modéré (le plus souvent…). Mais je suis contre la pratique des jeux violents et guerriers. Pour trois raisons.

NON, DES JEUX DE GUERRE !

D’abord, car je crois ceci : ce à quoi nous nous exposons a de l’influence sur nous. Si cela n’était pas le cas, les stratèges en marketing et en publicité seraient depuis longtemps au chômage ! Donc, si nous nous exposons à des images et à des actes violents et guerriers, cela nous marquera d’une manière ou d’une autre.
Ensuite, il me semble indécent de donner l’impression suivante : jouer à la guerre est amusant. Peut-on en conscience jouer à ce qui est dans les faits l’une des pires horreurs ? Rendre la guerre et la violence amusantes équivaut à les banaliser et à donner envie, par exemple, de s’engager dans l’armée – puisque ce serait une partie de plaisir.
Enfin, il y a des enjeux économiques et idéologiques énormes. Les jeux guerriers et violents se vendent bien. Et contribuent à légitimer l’a priori suivant : la violence est la manière la plus adaptée de lutter contre le mal et l’insécurité dans le monde. On soutient ainsi indirectement le complexe militaro-industriel et son commerce de mort.
On objectera que l’on ne peut tout interdire aux enfants et aux jeunes. C’est vrai. L’éducation implique un va-et-vient constant entre une norme et la prise en compte du réel. Mais si l’on banalise la prise en compte du réel (ici l’attrait naturel pour les jeux guerriers) en disant que ce n’est pas un problème, que reste-t-il de la norme ?

UNE AUTRE VOIE

Enfin, je termine par un appel aux geeks[* et autres spécialistes en informatique et aux commerciaux : mettez vos compétences en commun pour créer des jeux vidéos ou des Lasergames non-violents ! À la manière des actions non-violentes osées, dangereuses, qu’ont menées des personnes ou des groupes, inventez des jeux non-violents qui mettent en scène des luttes pour la justice et la paix par des moyens pacifiques ! Des jeux où, au nom d’une bonne cause, on est prêt à prendre tous les risques, quitte à donner sa vie plutôt que d’éliminer les autres. Je suis prêt à y jouer pour faire monter mon taux d’adrénaline !

NOTE
1. Mot issu de l’argot américain désignant les passionnés d’informatique et/ou d’Internet qui le sont plus que de raison.

POUR ALLER PLUS LOIN…
Une aide pour choisir des jeux vidéos en toute connaissance de cause : www.pegi.info

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