SANTÉ : DU BON USAGE DU MÉDICAMENT

 Dans Christ Seul, Stimuler

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Entre surmédication et refus des médicaments, quels repères ? Réflexion d’une pharmacienne à la retraite et témoignage d’une pharmacienne mère d’enfants en bas âge…

Le médicament n’est pas un produit de consommation ordinaire. En principe, il est pris sur prescription médicale ou au moins sur conseil d’un professionnel de santé. L’automédication a ses limites qu’il faut respecter. Le bon usage, c’est donc avant tout une bonne observance des recommandations, posologie, durée de traitement..

Place du médicament

La recherche médicale a permis des progrès énormes dans le traitement des maladies et continue encore à susciter beaucoup d’espoir pour l’avenir. Avoir accès au médicament reste un privilège que beaucoup de pays nous envient. Mais le médicament n’est pas le produit miracle ! C’est un « outil de soins » parmi d’autres, comme une bonne hygiène de vie, une bonne alimentation, de l’activité physique… Sa place se trouve dans le cadre d’une prise en charge globale du malade. N’oublions pas que l’être humain est un être complexe dont toutes les dimensions doivent être prises en considération, aussi bien physiques que psychologiques et spirituelles. C’est là l’équilibre à rechercher. Mais il n’en est pas toujours ainsi.

Surconsommation

Une posologie est toujours calculée en fonction de l’équilibre bénéfice/risque : tout médicament a ses effets secondaires plus ou moins connus et maîtrisés. Une surconsommation amplifie ses effets négatifs et révèle souvent un problème sous-jacent. Accuser simplement ne règle rien. Il faut rechercher les raisons et les besoins exprimés par la personne.

Médicaments sur la sellette

Les scandales révélés par les médias font que le patient se méfie de plus en plus du médicament et prend lui-même l’initiative d’arrêter un traitement sans en référer aux professionnels de santé. Dénoncer les abus est une bonne chose, mais souvent le scandale provient d’un mésusage et d’un détournement d’indications.
De nombreux titres « choc » dans la presse tels que « Guérir sans médicament », « L’esprit soigne le corps », « Le meilleur médicament, c’est vous », interpellent et créent le doute, voire le refus. Ces ouvrages ont le mérite de réveiller nos consciences et de nous donner des pistes de réflexion pour mieux prendre en main notre santé. Prenons le temps d’approfondir les articles et ne nous contentons pas de lire les titres.
On préfère le naturel à la chimie : chacun peut, selon sa pathologie et ses convictions, choisir son mode de traitement. Pour un meilleur résultat, il vaut d’ailleurs mieux y adhérer. Nous connaissons l’effet placebo qui illustre bien l’effet du mental sur l’organisme. Mais la frontière entre naturel et chimie n’est pas si tranchée. La nature est une formidable usine chimique qui fabrique aussi du bon et du moins bon. Elle est à l’origine de la plupart des grandes classes pharmaceutiques. Le naturel aussi nécessite connaissance et prudence : tout ce qui est naturel n’est pas forcément bon !
On refuse parfois tout traitement parce que « c’est Dieu seul qui guérit » ; c’est vrai, Dieu peut guérir… mais cela ne nous dispense pas d’utiliser les moyens humains mis à notre disposition. Je ne suis pas juge d’une telle démarche si elle est personnelle et non imposée par des mouvements religieux à des personnes fragiles. De telles attitudes ont souvent discrédité le message de l’évangile. Jésus a dit : « Ce ne sont pas les bien portants qui ont besoin de médecins mais les malades. » L’intervention humaine n’est donc pas condamnée.
Ma réflexion se veut modeste devant le problème complexe et difficile de la maladie avec des approches différentes selon le vécu de chacun. Ayant été moi-même de l’autre côté de la barrière, j’ai pu mesurer l’importance capitale d’une prise en charge globale du malade : traitements appropriés, confiance dans les soignants, mais aussi empathie et accompagnement de qualité.
Le chrétien qui connaît en plus l’espérance, la paix intérieure, doit pouvoir mieux que quiconque aborder la maladie… mais cela reste un défi permanent pour chacun.

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