La vie après le repos après la mort

 Dans Christ Seul, Stimuler

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Au-delà de l’existence actuelle, que peuvent espérer les chrétiens après la mort ?
Si tout ne s’arrête alors pas, que se passe-t-il ensuite ?
Et quel rapport avec le présent ?
Eléments de réponse.

Quelle est l’espérance des croyants ? Ou plutôt, quelle est leur espérance ultime ? La nuance est importante, tant il me semble qu’il existe toujours aujourd’hui une véritable confusion sur la destinée des chrétiens. Où serons-nous après la mort ? Que ferons-nous ? Pourquoi ?

LES DEUX TEMPS DE LA VIE APRÈS LA MORT

Au-delà des caricatures (les chrétiens allongés sur leur nuage, une harpe à la main, chantant les louanges de Dieu), le Nouveau Testament n’évoque que très rarement le fait d’aller au ciel ou au paradis après la mort. Quand ces notions sont évoquées, il n’est pas question de destinations finales pour les chrétiens, mais temporaires. Par exemple, quand Jésus déclare à ses disciples « Il y a beaucoup de demeures [moné] dans la maison de mon Père » en Jean 14.2, le terme utilisé dénote une halte, un séjour. Pour les auteurs du Nouveau Testament, le paradis est le lieu où le peuple de Dieu est « en repos », « en attente », après la mort, mais pas une destination définitive. Leur espérance ultime est donc ailleurs, au-delà du paradis.

Mais où ? Le témoignage biblique est unanime : l’espérance chrétienne a pour visée la résurrection et la nouvelle création. Paul déclare aux Philippiens que, pour lui, « la vie, c’est le Christ et la mort est un gain ». Alors qu’il était en prison, il désirait quitter sa vie dans la chair, sa vie de souffrance pour « s’en aller et être avec le Christ » (Ph 1.21-23). Il faisait donc très certainement référence au paradis, à une forme de vie céleste, après sa mort physique. Mais nous découvrons deux chapitres plus loin qu’il ne pensait pas passer l’éternité « au paradis » ou « au ciel ». Non, il ne pensait ce temps que comme un prélude à quelque chose de bien meilleur, glorieux et heureux. En Philippiens 3.10-11, il écrit : « Il s’agit maintenant de le connaître, lui [Christ], ainsi que la puissance de sa résurrection et la communion de ses souffrances, en étant configurés à lui dans la mort, pour parvenir, si possible, à la résurrection d’entre les morts. » Pour Paul, l’espérance chrétienne ultime était bien la résurrection des morts.

Ainsi, les premiers chrétiens pensaient « la vie après la mort » de manière séquentielle, en deux temps : tout d’abord la mort et le temps de repos qui s’ensuit ; puis, une nouvelle existence corporelle dans un monde renouvelé, recréé. Une nouvelle création !

DE NOUVEAUX CORPS DANS UNE NOUVELLE CRÉATION

Confronté, à Corinthe, au rejet chez certains d’une résurrection des corps encore à venir, Paul explicite son espérance en évoquant deux types de corps : le présent, « naturel », et le futur « spirituel » (1 Co 15.35-44a). La notion de « corps spirituel » est ambiguë. Paul opposerait-il le corps naturel, physique, au corps spirituel, c’est-à-dire immatériel ? En fait, le contraste est ici entre deux modes de corporalité : le présent, corruptible, soumis à la vieillesse, à la décomposition et à la mort ; et le futur, ressuscité, incorruptible, impérissable, éternel. Pour Paul, il en est ainsi car le corps présent est animé par l’âme humaine, alors que le corps à venir sera animé, transformé par l’Esprit de Dieu.

Mais pourquoi des corps ? À quoi serviront-ils ? Tout porte à penser que les humains auront une œuvre à accomplir dans la nouvelle création, dont la description la plus aboutie se trouve en Apocalypse 21-22.4. Le Nouveau Testament énonce que le but de notre nouvelle existence corporelle sera de régner, avec Christ, sur la nouvelle création (Rm 5.7 ; 1 Co 6.2s ; Ap 1.6 ; 5.10 ; 22.5). Ainsi, si la Bible parle du salut comme d’un « repos » (Hé 4.1-13), elle ne l’envisage pas du tout comme oisif ! Il y aura des projets à entreprendre. Comme au tout début de la Genèse, la nouvelle création devra être cultivée et gardée. Ainsi, notre réalité terrestre actuelle n’est pas sans liens avec la vie de la nouvelle création à venir, mais cette vie sera différente, transformée.

VIVRE AUJOURD’HUI À LA LUMIÈRE DE L’ESPÉRANCE

Face à cette espérance de la nouvelle création, comment vivre aujourd’hui ? Certains pourraient être tentés d’attendre, d’avoir une espérance « échappatoire », de rêver de l’avenir sans que leur présent en soit affecté. Bien plutôt, c’est une anticipation de la nouvelle création à laquelle nous sommes appelés. À la mise en application de cet avenir dans notre présent. Ainsi, ce sont tous les aspects de la vie (personnels, communautaires et sociaux) qui sont appelés à être modelés par cette espérance.

L’espérance chrétienne pousse à œuvrer dans des domaines aussi variés que la justice sociale, la politique, l’économie ou l’art, pour le salut, la paix et la guérison du monde. En effet, en construisant aujourd’hui, les chrétiens bâtissent déjà la nouvelle création. Tels des photographes préparant le matériel nécessaire au développement de leurs photos, œuvrant en anticipation de la transformation qui aura lieu quand le papier sera trempé dans les bacs, les chrétiens savent que leur labeur n’est pas vain (1 Co 15.58). Ce qu’ils font individuellement ou en communauté pour rendre le monde plus beau, plus juste et plus en paix n’est ni inutile, ni secondaire. Ce n’est pas une distraction, car ce qu’ils font bien imparfaitement dans le présent, perdurera tout en étant transformé dans le futur de Dieu.

Luther disait : « Si je savais que la fin du monde interviendrait demain, je planterais quand même un pommier ! » N’est-ce pas là un bel exemple de vie motivée par l’espérance chrétienne de la nouvelle création ? Non, ce que nous faisons aujourd’hui n’est pas en vain !

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