D comme discipulat

 Dans Christ Seul

 

« Personne ne peut connaître le Christ véritablement s’il ne le suit pas dans son existence. Et personne ne peut le suivre que pour autant qu’il ne le connaisse déjà. » Hans Denck (1500-1527)

« Discipulat » est un barbarisme anabaptiste. Ce mot ne se trouve pas dans le dictionnaire. Avec « suivance », il tente de traduire l’allemand Nachfolge ou l’anglais discipleship, pour exprimer l’essence de l’anabaptisme : devenir disciple de Jésus, suivre ses pas, marcher dans ses commandements.

ESCLAVE, MERCENAIRE OU ENFANT ?

Une obéissance sans discipulat friserait le légalisme. Le disciple de Jésus n’a pas devant lui une liste de commandements, mais Jésus lui-même. Il revit l’expérience des premiers apôtres, subjugués par l’appel du Seigneur, libérés pour marcher à sa suite dans la vie nouvelle. Menno Simons voyait dans la réponse du disciple l’œuvre de la Sola Gratia de la Réforme : « C’est maintenant le temps de la grâce…, l’heure de nous relever avec le Christ en vue d’une existence juste, pénitente et nouvelle. » J. H. Yoder montrait que le discipulat n’est pas seulement une imitation, mais aussi une participation à la vie du Christ. Le disciple est une personne régénérée, transformée par la foi, par sa rencontre avec le Seigneur.
Un Père de l’Église ancienne, Basile de Césarée (329-379), distinguait « trois dispositions différentes qui nous portent inévitablement à obéir : ou bien nous nous détournons du mal par crainte du châtiment, et nous sommes dans la disposition de l’esclave ; ou nous poursuivons l’appât de la récompense en accomplissant les commandements pour l’avantage que nous en retirons, et ainsi nous ressemblons aux mercenaires ; ou enfin c’est pour le bien lui-même et l’amour de Celui qui commande que nous obéissons, heureux d’avoir été trouvés dignes de servir un Dieu si glorieux et si bon, et nous sommes alors dans la disposition des enfants. » Le disciple de Jésus vivra en enfant de Dieu.
Il ne surpassera jamais son maître (Jn 13.16). Mais il peut suivre ses pas. Et en les suivant, il fera l’expérience de la communion avec son Maître. Le discipulat unit à Jésus. Les premiers anabaptistes croyaient qu’il devenait ainsi possible d’obéir à toutes les paroles du Seigneur. Jésus n’a pas donné ses commandements pour nous écraser, mais pour nous apprendre à vivre dans sa communion.

DISCIPULAT ET LIBÉRATION

Dietrich Bonhoeffer écrivait que c’est « seulement là où subsiste le commandement tout entier de Jésus-Christ, son appel à l’obéissance sans réserve, qu’est possible la totale libération de l’homme qui permet la communion à Jésus ». C’est dans ce paradoxe que s’inscrit le discipulat : suivre Jésus libère et donne la joie. Parce qu’il s’agit d’entrer dans la liberté de Dieu et la joie de son Royaume.

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