H comme Houttériens

 Dans Christ Seul

Vivre en communauté de biens, est-ce possible dans la durée ? Réponse avec les houttériens.

Il nous arrive d’être embarrassés par les passages des Actes des Apôtres qui décrivent la vie de la primitive Église. Idéalisation ? Utopie ? Exigence ? Proposition ? Les premiers chrétiens mettaient « tout en commun » (Ac 4.32) et partageaient « selon les besoins de chacun » (Ac 2.45 ; 4.35). à leur suite, au cours de l’histoire, des croyants ont choisi la vie communautaire intégrale. Les monastères en ont été la forme la plus répandue.

L’anabaptisme a cherché à mettre en pratique l’exemple et les paroles de Jésus et de ses apôtres. Dès les débuts du mouvement, en 1527, est apparue une sensibilité communautaire. C’est avec les houttériens qu’elle a trouvé son expression la plus concrète.

NAISSANCE DES HOUTTÉRIENS

L’anabaptisme communautaire naît en 1528 quand des frères de Moravie, pour aider leurs compagnons dans la plus extrême pauvreté, décident de la mise en commun de tous leurs biens. Jacob Hutter, à partir de 1533, instaure le communautarisme dans la plupart des fraternités de la région. De retour au Tyrol, il est arrêté puis meurt martyr en février 1536.
En dépit de terribles persécutions, le mouvement auquel il a laissé son nom a perduré jusqu’à nos jours. Les houttériens vivent aujourd’hui dans des colonies aux États-Unis et au Canada. Ils ont été rejoints, au 20e siècle, par les Églises-communautés du Bruderhof, initiées par Eberhard Arnold (1883-1935).

SENS PROFOND DE LA COMMUNAUTÉ DE BIENS

h-comme-houtteriensLa communauté des biens s’enracine dans le commandement de l’amour. Quand tout appartient à tous, l’unité des croyants en Christ devient visible. Le don de soi-même aux autres est une victoire sur l’égoïsme.
L’expérience de l’Église primitive ne s’est pourtant pas imposée largement dans l’Église chrétienne. Très tôt, Paul s’est vu obligé, par exemple, de rappeler aux chrétiens de Corinthe l’importance de l’unité et de l’entraide fraternelle (cf. 1Co 11.17-22). Les cinq siècles d’existence des houttériens nous prouvent cependant que cette expérience peut devenir une forme durable d’existence dans la pauvreté personnelle et le partage.
Pour nous aujourd’hui, les frères et sœurs des colonies houttériennes ou du Bruderhof nous donnent un signe fort de la réalité du Royaume de Dieu. Ils anticipent la création nouvelle en Christ. Ils nous rappellent l’exigence et la joie du don, la nécessité de dépasser l’individualisme, de résister au règne de l’argent et du profit personnel, pour ne rechercher que « le Royaume et la justice de Dieu » (Mt 6.33).

 

« Tous ceux qui étaient devenus croyants étaient unis et mettaient tout en commun. »
Actes 2.44

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