La PMA ouverte aux couples de femmes
LE PHÉNOMÈNE
La Procréation Médicalement Assistée ou PMA regroupe l’ensemble des techniques médicales et biologiques permettant la conception d’un enfant en dehors du processus naturel. Depuis ses débuts dans les années 1970 en France, tout un vocabulaire s’est développé : on parle de FIV (Fécondation In Vitro) ou FIVETE (avec Transfert d’Embryon), d’ICSI (sigle anglais pour Injection Intra Cytoplasmique d’un Spermatozoïde). En France, selon l’INSEE, les enfants conçus après une aide médicale à la procréation réalisée en 2014 sont au nombre de 25 208, ce qui représente 3,1 % des enfants nés dans la population générale cette année-là (bilan 2015 de l’Agence de Biomédecine). Jusqu’ici, la loi réserve la PMA « aux couples homme/femme, vivants, en âge de procréer, mariés ou pouvant justifier de deux ans de vie commune ». Pourtant, le Comité Consultatif National d’éthique a donné en juin 2017 un avis permettant à toutes les femmes d’avoir accès à la Procréation Médicalement Assistée. La technique a fait irruption dans le domaine du vivant : après la contraception, la PMA achève de rompre le lien « naturel » qui a prévalu durant toute l’histoire de l’humanité entre procréation et sexualité.
ARGUMENTS ET QUESTIONS
En cette époque postchrétienne, deux arguments sont apportés dans le sens de la PMA des femmes seules : la revendication ancienne au droit à disposer de son corps ; mais aussi celle à procréer quand et comme l’entend la femme. Le rôle de l’homme se borne alors à donner des gamètes ! La PMA ouverte aux couples de femmes illustre la contradiction interne à cette revendication : je dispose de mon corps, mais j’ai besoin d’un autre pour procréer. Pourquoi alors limiter cette disposition aux couples de femmes et l’interdire aux couples masculins ? Et pourquoi mettre une limite à la Gestation Pour Autrui ? Quelle limite à mon droit ? Et comment et quand donner à l’enfant à naître une explication sur ses origines qui ne soit pas basée sur le mensonge de ses parents ?
PRUDENCE ET AVERTISSEMENT
Il manque à notre société une boussole. La Bible nous la propose : par exemple, dans le Psaume 139, elle pousse à reconnaître la procréation comme un don du Créateur qui suscite chez l’auteur un respect émerveillé. Cela devrait provoquer chez les scientifiques comme chez le croyant une grande prudence face aux propositions de la technique médicale. Cette boussole n’est pas une « assurance tout risque ». Nous devrons toujours affronter des dilemmes éthiques face aux possibilités de la technique biomédicale. Cette boussole ne peut être imposée à qui ne reconnaît pas son autorité sur sa vie, mais nous pouvons avertir des conséquences des diverses techniques comme la PMA des couples de femmes.
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