Peut-on croire en Dieu sans croire à Jésus ?

Oui, de nombreuses personnes croient en Dieu, mais pas en Jésus. C’est donc tout à fait possible. Si l’on faisait un sondage dans les rues, de nombreuses personnes diraient que Dieu existe. Mais qui est leur dieu ? Certains diront qu’il est une force mystique, une énergie dont on ne peut rien savoir et rien dire sinon qu’elle est bonne. D’autres se sont fabriqué un dieu compatible avec leurs aspirations et leur imagination en projetant leurs propres désirs sur lui. Le dieu grigri qu’ils se sont fabriqué n’est pas dérangeant. Il les protège et ne les remet jamais en question. D’autres ont une image effrayante de lui. Ils imaginent un Dieu colérique qui frappe à sa guise et dont on doit calmer la colère par une vie impeccable ou des bonnes œuvres. Dans ces deux situations, le Dieu auquel la personne croit n’est autre qu’un dieu qu’elle s’est fabriqué elle-même. Il n’est pas compatible avec le Dieu qui s’est fait connaître en Jésus-Christ.

À QUOI RESSEMBLE TON DIEU ?

Croire en Dieu sans croire à Jésus pose une question fondamentale : à quoi ressemble le Dieu en qui tu crois ? Est-ce que ton Dieu est bon, à la recherche de la paix et de la justice ? Veut-il délivrer le monde du mal et restaurer les cœurs brisés ? Est-il capable de libérer aujourd’hui ceux et celles qui sont habités par la haine ? Si oui, comment sais-tu cela ? Comment sais-tu que Dieu n’est pas sadique, ou indifférent ? Qu’il a un projet qui donne une espérance au lieu de détruire ceux qui mettent leur confiance en lui ?

JÉSUS FAIT TOUTE LA DIFFÉRENCE

Jésus est le fondement de la foi chrétienne comme le rappelle le verset phare (1 Co 3.11) des Éditions Mennonites. Si Jésus n’est pas Dieu, ou si Dieu ne ressemble pas à Jésus, je peux dire que ma foi n’a plus aucun sens. Plus encore, si Jésus n’est pas Dieu, ou si Dieu ne ressemble pas à Jésus, ma vie n’a plus aucun sens. Le Dieu que je prie est Jésus. C’est ce qui donne du contenu et du sens à ma foi. « La foi, nous dit l’apôtre Paul, vient de ce qu’on écoute vraiment la nouvelle proclamée, et cette nouvelle est l’annonce de la parole de Christ. » (Rm 10.17)

ET SI…

Peut-être veux-tu dire que tu ne crois pas que Jésus était le fils de Dieu, ni qu’il est mort pour nos péchés ou qu’il est ressuscité. Ou encore que tu ne crois pas que ses paroles ont été fidèlement rapportées dans les évangiles, et que tout cela n’était au fond qu’une vaste supercherie. C’est normal de douter, cela fait partie de la foi. Hébreux 11.1 nous rappelle que « la foi est une ferme assurance des choses qu’on espère, une démonstration de celles qu’on ne voit pas. » L’assurance ne peut se gagner que par la foi.

Mais posons tout de même la question : et si tout cela n’était pas vrai ? Si Dieu n’avait rien à voir avec Jésus ? J’ose à mon tour la réponse. Si tout cela n’était pas vrai, je continuerais à mettre en pratique les enseignements du Christ parce que je suis convaincue que c’est le seul espoir pour l’humanité. Je continuerais à prêcher l’amour et le refus de la violence comme seul moyen de salut pour CESSAIRE NÉ-même et pour ceux qui sont tenus par la haine. Je continuerais de penser que l’amour du prochain est la seule base possible pour une société harmonieuse dans laquelle tout le monde peut être gagnant.

UN ÉQUIPEMENT NÉCESSAIRE

Cependant, si Jésus n’était pas Dieu, son enseignement, sa mort et sa résurrection seraient vides de sens et de puissance. Comment aurait-il pu vaincre les puissances du mal s’il n’était pas Dieu lui-même ? Ces forces démoniaques frappent le monde de multiples manières : par la souffrance, par la mort et la douleur, par l’injustice et la violence sous toutes ses formes. La réalité de sa mort et de sa résurrection, sur lesquelles je m’appuie par la foi, me donne l’espérance que les enseignements de Jésus ne sont pas que des bonnes idées pour lesquelles une poignée de chrétiens sont prêts à engager leur vie. Le découragement aurait tôt fait de m’emporter. Jésus vivant me console et me guide par son Esprit, il me permet de relever la tête quand frappent la mort et la violence. Il me montre le chemin. Jésus ne me laisse pas m’installer dans la petitesse de mes habitudes et de mes limitations. Il me met au défi d’aller toujours plus loin, par amour pour lui et pour les autres. Oui, il est possible de croire en Dieu sans croire en Jésus mais force est de constater que ce ne sera pas le même dieu.