Semer sur la terre brûlée

 Dans Edito

Les mennonites français de 2022 ne sont pas coupés du monde. Ils vivent, travaillent, s’informent, sont engagés de multiples manières au sein de la société. Ils s’y forgent aussi des manières de voir et des opinions. Dès lors, il n’est pas étonnant que les sujets de préoccupation et les débats « extérieurs » se retrouvent à l’Église. La belle diversité observée parmi les personnes qui occupent les bancs de nos assemblées s’accompagne ainsi d’une diversité de points de vue sur de nombreux sujets. C’est une richesse et un défi.

QUAND LES CLIVAGES NOUS SÉPARENT

Sauf qu’en ces temps de crise sanitaire et de surenchère électorale, les positions tendent à se radicaliser, les polémiques à s’exacerber et la société à se polariser. Et malheureusement, ces phénomènes s’invitent dans les Églises. Vaccination, adhésion au CNEF et à la FPF, évolutions sociétales, positionnements politiques… sont autant de sujets pouvant générer de l’incompréhension, des crispations, parfois des divisions.

Faut-il soigneusement éviter ces sujets et s’en tenir à plus consensuel ? Faut-il à tout prix chercher à convaincre l’autre du bien-fondé de son point de vue – mais s’il ne change pas le sien ?

VIVRE ENSEMBLE

Entre évitement, affrontement et dialogue de sourds, il existe pourtant une voie, étroite, sur laquelle il est possible de cheminer ensemble malgré – ou plutôt avec – nos convictions différentes. À condition que chacun accepte de s’y engager. C’est la proposition faite par la Commission de Réflexion pour la Paix à l’occasion du Dimanche pour la Paix 2022, le 13 mars. Il a pour thème : « Vivre ensemble quand les clivages nous séparent – Semer sur la terre brûlée ». À côté de ressources pour le culte, le dossier de préparation propose une méthode inspirée des travaux de la théologienne américaine Leah Schade pour amorcer et accompagner ce dialogue au sein des assemblées (voir aussi p. 10).

Il ne s’agit pas de dire que toutes les opinions se valent, que les choix faits par les uns et les autres ont la même légitimité. Mais d’abord de distinguer les convictions qui sont essentielles, comme notre foi commune en Christ, de celles qui ne devraient pas compter autant. Il vaut la peine de tenter un pas vers l’autre, parfois de renoncer à avoir raison, voire à être compris, afin de préserver ce bien plus précieux qu’est la communion fraternelle.

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