Quelle fraternité ?

Pourquoi la Bible met-elle autant l’accent sur la notion de fraternité ? Si elle nous enseignait de nous abstenir de faire du tort aux autres, d’observer les commandements, de partager avec ceux qui sont dans le besoin, nous aurions déjà fort à faire. Or elle ne nous demande pas seulement de rechercher le bien de notre prochain, mais de l’aimer. Comme un frère.

PARCE QUE LE MÊME SANG COULE DANS NOS VEINES

La République française a choisi elle aussi dans sa devise d’adjoindre aux valeurs de liberté et d’égalité, ce mot : fraternité. Ce sentiment d’appartenir à la même famille vient donner de la vitalité aux principes et aux devoirs moraux tels que le respect ou la solidarité. Nous sommes attachés les uns aux autres par un lien affectif qui fait que l’on peut se sentir un destin commun.

UNE FRATERNITÉ OUVERTE

Il est vrai que ce sentiment d’appartenir au même groupe porte avec lui le risque d’un repli sur soi, identitaire. Mais la fraternité instaurée par Jésus n’est pas faite d’enfermement et de rejet, c’est tout le contraire ! À l’encontre des communautés de « purs » prônées par les pharisiens et les esséniens, il a été l’homme du plein accueil dans une famille ouverte à tous. La bienveillance qu’il a manifestée à la femme samaritaine en est l’expression (p.16).

FAIRE FACE ENSEMBLE

Le sentiment fraternel s’éprouve avec plus d’intensité dans les situations d’adversité ou de détresse. Ainsi, la guerre déclenchée par l’offensive russe nous fait-elle ressentir que les Ukrainiens sont nos frères. Avec eux, c’est nous qui sommes agressés, attaqués dans ce que nous sommes. Ce sentiment européen est bienvenu à l’heure de la montée des nationalismes, mais veillons à garder nos coeurs ouverts aussi aux hommes et aux femmes d’autres terres et cultures. Les guerres s’oublient plus facilement quand elles se déroulent sur d’autres continents…

IL Y A MILLE FAÇONS D’ÊTRE FRÈRES

Au fil des pages, ce numéro de Christ Seul invite à différentes expériences de fraternité : dans nos familles et nos communautés locales (Grand angle), mais aussi au sein de la famille anabaptiste mondiale (p.23), avec les Églises et les populations vulnérables des pays du Sud (p.6 ; p.13). Autant d’occasions de manifester l’espérance d’une réconciliation possible malgré les forces de division à l’oeuvre dans notre monde.