Sigmund Bosch : Messagers de paix

 Dans Christ Seul

La guerre, avec son cortège de deuils et de destructions, est revenue en Europe. Ce que nous observons en Ukraine rappelle les pires heures de l’histoire européenne. Renaissent aussi des sentiments de haine, de vengeance, de riposte meurtrière.

L’Europe du 16e siècle était ravagée par les guerres. Les anabaptistes subissaient en plus la persécution. Dans ce contexte, Sigmund Bosch, un proche de Pilgram Marpeck (†1556), rappelait à ses frères éprouvés qu’ils pouvaient demeurer témoins de la paix du Christ.

CONFESSEURS DE LA VÉRITÉ

Bosch a exercé le ministère d’ancien parmi les anabaptistes de Suisse et du sud de l’Allemagne. Il est connu pour avoir composé des cantiques dont certains ont été conservés dans l’Ausbund. En juillet 1553, ce « vieux et bien-aimé frère et père » écrivait une lettre circulaire intitulée Du ministère de la paix, dont voici un extrait inspirant :

« Ils sont bénis, les pieds des messagers qui annoncent la paix ! (Es 52.7 ; Rm 10.15). Ils forment le peuple de Dieu, ces messagers qui avancent sur le droit chemin, par toute leur vie, dans la crainte de Dieu, la justice, la douceur et le cœur rempli d’humilité. Le Seigneur (…) a dit : “Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Ce n’est pas à la manière du monde que je vous la donne.” (Jn 14.27) (…) Ainsi, quand les gens vous haïssent et vous persécutent honteusement, manifestez-leur seulement la paix et la patience, dans toutes vos tribulations. De cette manière, vous deviendrez confesseurs de la vérité (…)

[Un enfant de Dieu] est plus grand et plus fort que celui qui est dans le monde. Même un enfant, même le plus faible des enfants de Dieu, est vainqueur du monde entier (1Jn 4.4), grâce à la paix que Christ nous a laissée et donnée. C’est pourquoi les pieds de tels messagers sont bénis : par leur nature divine, ils prêchent et apportent la preuve de la paix. Ils l’annoncent, ils la démontrent. Ils sont vainqueurs de la guerre par la paix. »¹

LA NATURE DIVINE

Sigmund Bosch ne s’interroge pas sur ce qu’il conviendrait de faire en cas de conflit. Il ne théorise pas la non-violence. Il rappelle simplement ce que nous sommes en Christ : nous partageons la nature divine ! (cf. 2P 1.4). Il existe un lien évident entre la réception de l’Esprit du Christ et un esprit de paix, de pardon, de renoncement. Son discours est étonnant de sérénité, de joie intérieure. Ce participant « à la croix et aux tribulations » du Seigneur se réjouit de la vocation des disciples de Jésus à incarner sa paix, même dans des situations d’agression.

¹ In Jörg Maler’s Kunstbuch, Classics of the Radical Reformation 12, Robertsbridge, Plough, 2019, pp. 487-488

« Ministres de Dieu… par les armes offensives et défensives de la Justice » (2 Corinthiens 6.7)

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