Vers la réconciliation et l’unité

 Dans Christ Seul

« L’amour du Christ mène le monde vers la réconciliation et l’unité » : tel était le thème de la 11e Assemblée générale du Conseil Œcuménique des Églises (COE), à Karlsruhe (Allemagne), du 31 août au 8 septembre 2022. Que des représentants d’Églises du monde entier parlent de réconciliation et essayent de la mettre en pratique, voilà qui m’enthousiasme ! Cet événement a rassemblé des délégués venus de pays en guerre entre eux, comme la Russie et l’Ukraine, mais aussi le Congo RDC et le Rwanda, ainsi que d’États partageant un passé douloureux, comme l’Europe et ses anciennes colonies. Des débats ont eu lieu, des textes ont été adoptés par consensus, et qui sait quelles discussions secrètes ont pu favoriser des contacts entre ceux qui ont des difficultés à se parler ?

LE CONSEIL ŒCUMÉNIQUE DES ÉGLISES

Crédit : Mike DuBose/WCC Temps de célébration à l’Assemblée de Karlsruhe

Le premier jalon vers la création de cet organisme international avait été posé en 1910, avec la conférence missionnaire d’Édimbourg. Anglicans, luthériens, réformés et méthodistes s’y étaient rencontrés pour parler du contre-témoignage que donnaient leurs Églises divisées dans le cadre de la mission. En 1920, le patriarcat œcuménique de Constantinople (orthodoxe) proposait à toutes les Églises du monde de créer une structure permanente pour rendre visible la communion existant déjà entre elles. Suite à la Seconde Guerre mondiale, il apparaissait plus important encore que les Églises sachent travailler à l’unité. Elles réalisaient qu’elles avaient leur part de responsabilité dans les carnages. C’est finalement en 1948 que le COE fut créé, lors de sa première Assemblée générale, à Amsterdam.

« QUE TOUS SOIENT UN  »

Aujourd’hui, plus de 350 Églises, de 120 pays différents, représentant un demi-milliard de chrétiens, sont membres du COE. On y trouve l’essentiel des Églises orthodoxes, luthériennes, réformées, méthodistes, anglicanes. L’Église catholique, pour diverses raisons, n’est pas membre. Les mennonites d’Allemagne, des Pays-Bas et du Congo RDC sont membres, ainsi que la Conférence Mennonite Mondiale. Bien que l’objectif du mouvement œcuménique demeure celui de parvenir à l’unité entre les chrétiens, selon la prière de Jésus en Jean 17.21, le COE n’a pas vocation à être une « super-Église », qui remplacerait à terme toutes les autres. Ses buts sont plutôt de favoriser une unité grandissante entre elles, de contribuer au témoignage public, et de participer au service des Églises dans le monde.

L’ASSEMBLÉE DE KARLSRUHE

Crédit : Albin Hillert/WCC . Les délégués des Églises prennent des décisions pour les huit années à venir

J’étais « steward » lors de la dernière Assemblée générale, c’est-à-dire qu’avec 125 autres jeunes j’étais au service du bon déroulement de l’Assemblée. Nous avons distribué les appareils de traduction, scanné les badges, indiqué les différents emplacements… et parfois nous avons pu observer les événements. L’Assemblée se réunit tous les huit ans, et c’est l’organe législatif le plus important du COE. Ainsi, les 650 délégués ont pris les décisions centrales pour les huit années de fonctionnement à venir. Il s’agissait de s’exprimer de manière commune au travers de communiqués sur l’actualité, mais aussi de définir des orientations pour la suite du travail, que les comités central et exécutif veilleront à décliner en actions concrètes. Dans une telle structure, c’est un enjeu toujours à nouveau rappelé de ne pas s’arrêter d’être un « mouvement ». Bien que très institutionnel dans son fonctionnement, il me semble que le COE parvient dans une certaine mesure à mettre en œuvre des actions concrètes. Citons par exemple les processus de construction de la paix en Israël/Palestine ou en Corée.

ESPÉRANCE

Ces quelques semaines ont été l’occasion de mieux connaître cette organisation qu’on pourrait appeler « ONU des Églises ». Mais au fond, ce qui compte dans toute activité, même institutionnelle, est la qualité des relations que l’on tisse. Et les rencontres furent nombreuses ! Avec ces Allemands qui sont toujours lestés de la culpabilité de leurs ancêtres, avec ce pasteur Maohi qui m’a donné son collier de coquillages, avec cet Ukrainien venu élever la voix pour son peuple, avec ces mennonites d’ailleurs, avec tant d’autres. C’est un véritable tour du monde que nous avons pu vivre. Une soirée culturelle a été particulièrement émouvante, durant laquelle des jeunes des quatre coins du globe ont présenté des chants, danses, prières, ou encore cours de langues des signes. Tant de talent, de profondeur, de foi ont fait grandir l’espérance en moi : le christianisme n’est pas en train de disparaître, au contraire ! Et si les autres continents furent évangélisés par les Occidentaux, il est temps de s’ouvrir, humblement, à être nous-mêmes évangélisés.

Pour se souvenir que le Seigneur n’a institué qu’une seule Église, rien de tel que d’aller à la rencontre des autres chrétiens. Il y a tant à découvrir, nul besoin d’aller à une conférence internationale pour cela ! Les autres Églises sont souvent cachées à deux pas de chez nous. Les langues spirituelles sont variées… n’est-ce pas une expérience de la Pentecôte ?

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