Pourquoi et comment se préparer à Pâques ?
Avant un mariage, ou un baptême, on se prépare. Avant un match de foot, on s’entraîne. Avant un concert, on répète. Avant Pâques, on fait quoi ?
Voici trois raisons pour lesquelles il me semble bon, si possible, de se préparer à la fête de Pâques.
POURQUOI ?
1. Se préparer à Pâques, c’est signifier l’importance de cette fête
Noël est important, qui célèbre l’incarnation de Dieu dans un homme, Jésus. Sans l’incarnation, il n’y aurait pas eu de mort et de résurrection du Christ. Le salut en Jésus-Christ commence par l’incarnation.
Mais la passion, la mort et la résurrection sont comme le sommet de ce qui a commencé par la naissance de Jésus, et qui s’est poursuivi par sa vie et son enseignement. Les événements de la mort et de la résurrection du Christ font partie de ce qui est au cœur de la foi chrétienne. Il est étrange, parfois, que nos Églises se contentent de célébrer juste un culte le dimanche de Pâques, pour des événements d’une telle importance.
2. Se préparer à Pâques, c’est placer Jésus précisément au centre
Notre foi est trinitaire et christocentrique. Suivre le calendrier des fêtes chrétiennes a le mérite de nous donner du temps et de l’espace pour porter notre attention sur Jésus précisément. Se préparer à Pâques, c’est se focaliser sur le chemin de Jésus jusqu’à sa mort, sur ses souffrances et sa fidélité aux moyens de Dieu, sur sa mort en croix comme don de soi total, sur sa résurrection par Dieu le Père comme signe de la nouvelle création. Se préparer à Pâques, c’est se donner les moyens d’une foi centrée sur le Christ précisément pendant cette période de préparation et qui médite sur ces événements.
3. Se préparer à Pâques, c’est ralentir
La culture ambiante incite à zapper, à être sans cesse stimulé par la nouveauté et les changements, à faire cinq choses en même temps. Résultat : nous sommes dispersés, parfois atteints de troubles de l’attention. Se préparer à Pâques, c’est s’exercer à se concentrer sur une chose, c’est ralentir pour porter son attention sur l’essentiel.
COMMENT ?
La créativité est bienvenue. En même temps, les Églises ont développé des manières de se préparer à Pâques dont on peut s’inspirer. Je pense ici au Carême (« quarantième » en latin, contracté), que l’on peut vivre en tant que protestants ou mennonites, comme une aide dans notre relation au Christ et une pratique qui peut inspirer notre vie en tant que chrétiens. 40 jours avant Pâques pour nous préparer.
Seul et en Église mais ça se prévoit !), on peut donc lire et méditer des textes bibliques centrés sur la montée de Jésus à Jérusalem, en suivant un évangile ou la liste de lectures de la Ligue pour la Lecture de la Bible. Seul, on peut lire un livre de spiritualité chrétienne.
En Église, on peut orienter les cultes et les prédica tions sur tout ce qui précède la fête des Rameaux. Une bannière ou une décoration visuelle qui se développe au fil des dimanches peut soutenir l’attention de tous et donner un fil rouge.
Seul, on peut choisir de jeûner, comme Jésus a jeûné. Un jeûne de nourriture d’une semaine par exemple, si l’on est en bonne santé et pour lequel il est bon de recevoir des conseils. Ou alors un jeûne partiel pendant les 40 jours. Ou un jeûne technologique pour se désimprégner de son smartphone. L’objectif de tout jeûne est de se rendre davantage disponible pour Dieu, et de retrouver une plus grande liberté par rapport à ce qui nous domine parfois.
Seul ou en Église, on peut agir et venir en aide à des personnes dans le besoin, financièrement ou pratiquement.
L’objectif de ces pratiques est de faire mémoire, de méditer, de renoncer par suivance du Christ de se donner par suivance du Christ. On peut aussi adapter telle ou telle pratique à la vie en famille ou au couple.
Préparés ainsi, nous vivrons peut-être les événements de la Semaine sainte de manière plus intense. Et si le Saint-Esprit de Dieu nous l’accorde, nous pénétrerons un peu plus dans le sens et le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ, pour être consolés ou changés.