Se préoccuper du bien commun en tant que chrétien
Qu’est-ce qui nous caractérise, nous chrétiens, dans cette préoccupation que d’autres ont également ?
FAIRE LE BIEN PARCE QUE DIEU FAIT LE BIEN
Dès les premières pages de la Bible, nous découvrons un Dieu qui ne cesse de vouloir faire le bien pour sa création, même lorsque l’humanité se détourne de lui (Gn 3.21).
En Jésus-Christ, le plus grand bien nous a été fait : une vie nouvelle nous est donnée ! La grâce de Dieu nous pousse donc à faire le bien à notre tour (Ep 2.8-10, Tt 2.14). Toute œuvre de bienfaisance chrétienne doit avoir pour moteur la reconnaissance pour l’œuvre de Dieu.
Dieu nous a fait du bien en premier ! Cela signifie également que Dieu ne nous attend pas pour faire le bien. Il est déjà à l’œuvre dans nos cités. Les chrétiens sont aussi appelés à rejoindre les initiatives déjà existantes autour d’eux, même si celles-ci sont des œuvres laïques.
NOTRE MODÈLE ET NOTRE SOURCE
Jésus a guéri des malades, délivré des démoniaques, nourri des affamés… Il était rempli de compassion pour celles et ceux qu’il rencontrait. Il est allé jusqu’à mourir et ressusciter pour notre bien. Rencontrer Jésus doit nous donner envie de faire le bien à notre tour.
Nous ne pouvons pas imiter parfaitement Jésus et faire tout ce qu’il a fait, mais nous sommes appelés à lui ressembler (Ph 2.5). Si Jésus est notre modèle, il veut aussi nous rendre capables (Hé 13.20-21). Avant de monter au ciel, il n’a pas dit à ses disciples « Débrouillez-vous ! ». Le Saint-Esprit a été donné pour faire grandir l’Église, pour donner des dons aussi en vue du bien de tous (1Co 12.7). N’oublions pas que le fruit de l’Esprit de Galates 5.22 se manifeste notamment par la bonté et la bienveillance.
PAS UNE OPTION
Les exemples dans la Bible confirmant cette exhortation sont nombreux (Mi 6.8, Mt 5.16, Jc 1.27…). La bienfaisance ne peut pas être une option, mais bien plutôt un incontournable.
Et si individuellement nous pouvons nous sentir parfois limités dans notre champ d’action, rassemblons-nous pour unir nos forces. Le collectif a un impact plus grand. Chaque Église devrait être connue pour développer au moins un ministère de solidarité au loin ou au près. Si mon Église n’existait plus, est-ce qu’elle manquerait dans le paysage de l’action sociale ?
FAIRE LE BIEN DE MILLE ET UNE MANIÈRES
– À notre famille (1Tm 5.8)
– Auprès des non-croyants (Ga 6.9-10)
– À nos ennemis (Mt 5.44)
– Avec notre argent (1Tm 6.17-19)
– Envers la société et les autorités civiles (Tt 3.1)
– En maîtrisant notre langue (1Pi 3.10-11)
– En disant aussi « non » (Mt 5.37, Jc 5.12) aux extrémismes, aux abus, à l’injustice…
Soyons créatifs, les domaines de bienfaisance sont illimités. Notre travail (salarié ou bénévole) est un lieu de prédilection, vu le temps qu’on y passe. Faire le bien, c’est être un bon boulanger, un bon paysan, un bon chef d’entreprise… C’est bien faire son travail, aussi avec les différentes personnes que nous côtoyons. Que nous puissions voir notre travail comme une possibilité de bénédictions pour ce monde, au lieu de le voir si souvent comme un mal nécessaire (2Th 3.10-13).
MAIS EST-CE NOTRE MISSION ?
L’Évangile nous parle de ce que Dieu a fait pour nous, non pas de ce que nous faisons pour Dieu. Faire le bien n’est donc pas l’Évangile, mais une conséquence. Nous ne sommes pas les seuls à nous préoccuper du bien commun, mais nous sommes les seuls à pouvoir témoigner de l’Évangile. Faire le bien sans l’Évangile n’est pas la mission de l’Église. En revanche, notre mission ne peut exclure l’aide matérielle aux plus pauvres et la lutte contre les injustices. La Déclaration de Lausanne de 1974 a rappelé que la mission de l’Église ne peut dissocier évangélisation et action sociale.
Vivons et servons au milieu d’hommes et de femmes qui ne connaissent pas Dieu, d’une manière qui reflète tellement l’impact de la Bonne Nouvelle dans nos vies, qu’ils parviendront à saisir que cette nouvelle est aussi bonne pour leurs vies !
Pour aller plus loin…
Jean-Marc Bellefleur, Une Église qui fait le bien – Petit manuel d’action sociale, Éditions Mennonites, coll. Les Dossiers de Christ Seul, 3/2022