Le souffle de la Pentecôte

Berceau du mouvement anabaptiste au 16e siècle, l’Europe représente aujourd’hui moins de 3 % de l’ensemble des baptisés au sein de la Conférence Mennonite Mondiale (CMM). La croissance globale du nombre de mennonites dans le monde¹ cache d’importantes disparités : une augmentation forte en Amérique latine et en Afrique, plus modérée en Asie, mais une stagnation, voire un recul, dans les pays d’Europe et d’Amérique du Nord. Mennonite Church USA, la principale conférence mennonite aux États-Unis, a ainsi perdu la moitié de son effectif en 20 ans. En France, le nombre de membres des Églises de l’AEEMF se maintient aux environs de 2100.

LE DÉFI DE LA DIVERSITÉ

Les rassemblements de la CMM donnent un aperçu de la remarquable diversité de la « famille anabaptiste-mennonite » – même si peu de nos frères et soeurs des pays du Sud auront eu l’occasion de venir fêter avec nous le 500e anniversaire du premier baptême d’adulte.

Comme l’écrit Henk Stenvers, le président de la CMM, « Rester unis avec une telle diversité est un grand défi » (p. 8). Cette diversité caractérise pourtant l’Église dès sa naissance, à la Pentecôte. Ce jour-là, le Saint-Esprit a inauguré une Église non pas uniforme, mais unie dans la diversité. Les langues se multiplient, mais le même message résonne : « Jésus est Seigneur ! » Cet événement nous enseigne  que Dieu ne réprouve pas la pluralité : il la sanctifie.

Le défi de la diversité se pose à tous les niveaux et dans toutes les dimensions de l’Église. Permettre à chacun de prendre part à la communion implique, par exemple, de veiller à inclure toutes les générations, des aînés (p. 6) aux plus jeunes, et même la génération Z (p. 16) !

PEUPLE DE DIEU À TRAVERS LE MONDE

Les mennonites de France et d’Europe, si minoritaires soient-ils, ont un rôle à jouer et un témoignage à apporter. Déprimés par les discours anxiogènes et pessimistes auxquels nous sommes exposés, le risque existe de se recroqueviller. Considérons plutôt le dynamisme des Églises du Sud, ou celui des générations passées (p. 32), qui vivent ou vivaient pourtant dans des contextes souvent moins favorables que le nôtre. En communion avec l’Église universelle, nous sommes partie prenante du projet de Dieu.

¹ Les unions d’Églises membres ou membres associés de la CMM comptaient 1,45 million de baptisés en 2024, contre 1,29 million en 2003.