De la légèreté des papillons blancs à l’époque de Noël…

 Dans Christ Seul, Explorer

Le « Choeur d’hommes d’Alsace » a chanté Noël de Wissembourg à Bâle au début de l’Avent. 150 hommes bien en voix. Regard de femme et de musicienne…

Cent cinquante ! Par quel miracle réuniton cent cinquante hommes pour former une chorale qui tient la route, alors que la principale problématique de tout chef de choeur est d’équilibrer ses effectifs toujours déficitaires en voix mâles ? Qu’importe mes questions, le public entérine cet élan vers les « good vibrations » des voix masculines. Le face à face est saisissant – « des anges » passent entre les chanteurs et les auditeurs. Cinq concerts (Wissembourg, Mulhouse, Colmar, Bâle et Strasbourg) sont venus couronner un travail en forme de puzzle temporo-spatial : six lieux de répétitions et une vingtaine de séances de travail pour venir à bout des 18 pièces du tableau.

SAVOIR-FAIRE

Le succès d’une telle manifestation n’est pas le fruit du hasard. Le savoir-faire de l’association « Joie et Vie » est mis au service de nombreux talents artistiques. Don Grigg, le maestro au geste précis et expressif (je lui concède ses fins triomphantes), obtient quelques prouesses : faire chanter a capella sans glissement vers le bas, ou encore maintenir un son continu en relais pour les longues tenues. Le répertoire éclectique et sans sophistication est mis en relief par l’intervention de deux récitants : ce retour sur le sens véritable de Noël est dispensé par petites touches, sans ostentation. Une somme de détails soignés en font un moment musical intense et riche en émotions : relief des nuances, exigence du « par coeur », sobriété de l’instrumentation ou fragilité des solos.

LE PUBLIC

Mais au fait, qui est ce peuple fidèle suspendu aux balustrades, silencieux comme des gargouilles et nombreux comme les descendants d’Abraham, venu écouter le chant des anges ? Bien sûr, il y a la Tante Bruh. et l’Oncle Sam., mais pas seulement. A Stras. par exemple, il y a les citoyens du Bourg. Ceux qui ont épluché le programme municipal en recherche d’authenticité et qui, blasés des odeurs de l’argent, rêvaient de celles des mandarines de leur enfance. La musique comme objet de consommation ? Moi, je la bois comme du petit lait : c’est frais, ça ne pèse pas sur l’estomac et c’est sain(t). Et puis, la route des vacances paraîtra moins longue cet été, quand on écoutera le CD en boucle dans la voiture…

COULISSES

Il faut savoir cependant que tout artiste cache l’artisan, sans qui le chef d’oeuvre resterait informe et vide. Je veux citer les petites mains qui ont façonné les voies(x) du Seigneur : les heures de travail menées par toute une flopée de répétiteurs(trices). Et puis, le talent des magiciens du spectacle : le sonorisateur professionnel (c’est un métier), ou l’éclairagiste… sans compter l’abnégation des épouses assignées à la logistique des foyers pendant que les artistes peignaient la Chapelle Sixtine… Bref, à l’instar des Hébreux de Babylone, nous sommes repartis le coeur apaisé et la foi ragaillardie, dans nos chaumières. De tout « choeur », MERCI !

 

LE CHOEUR D’HOMMES D’ALSACE EN BREF
3200 spectateurs au total dans 5 lieux de concerts : Bâle, Colmar, Mulhouse, Strasbourg, Wissembourg. – Des choristes de toutes les dénominations protestantes et évangéliques (luthériens, assemblées de Dieu, Chrischona, méthodistes, Eglises de la Bonne Nouvelle, mennonites, etc.). – 50 Eglises locales représentées parmi les choristes. – Partenariat : à Wissembourg avec le Relais culturel de la ville ; à Mulhouse avec la paroisse catholique St Antoine ; avec la ville de Colmar (école de musique) ; avec le service d’animation de la Communauté Urbaine de Strasbourg. A Colmar et Strasbourg, les concerts ont eu lieu dans le cadre des animations culturelles organisées par ces villes à l’occasion de Noël.

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