Souhaits des uns et des autres

 Dans Christ Seul, Stimuler

Parents et ados : toute une histoire… Comment gérer les tensions nées des convictions des parents et des demandes des ados ? Quelques pistes d’une mère de famille et des paroles d’ados…

Amusés ou agacés, nous voyons changer notre enfant, réclamer des habits de marque, un téléphone portable, un MP3, avoir des goûts de « sauvage » en matière de musique, rêver d’un piercing, voire d’un tatouage…
Comment réagir ? Comment se situer dans ce que l’on permet ou non ? Essayer de cerner le besoin et faire réfléchir notre enfant quant à ses motivations. Suivent quelques pistes.

UTILITÉ OU FUTILITÉ ?

Demander : « En as-tu réellement besoin ou bien est-ce ‘juste’ parce que tu souhaites posséder ce que l’autre a ? »
Expliquer que la mode est une tyrannie : il faudra toujours autre chose pour être au top.
Utiliser notre bon sens, nous situer nous-mêmes en fonction de nos principes et… de notre budget. Ne pas exposer inutilement les ados au racket en suscitant l’envie.

NE PAS ÊTRE DIFFÉRENT, NE PAS SE DÉMARQUER

La pression est forte, il faut pouvoir participer aux discussions et ressembler en tout point aux copains si l’on veut se sentir normal et ne pas être rejeté.
Faire réfléchir notre enfant sur qui il est. « Tu es notre enfant, aimé, unique et désiré en tant qu’individu. Quoi de plus ennuyant qu’un monde rempli de clones ! »
Encourager notre enfant à être vrai, à être soi-même et à choisir ce qui libère plutôt que ce qui asservit (Mt 6,31-33), à s’intéresser à l’élève délaissé, à aider celui qui en a besoin, à défendre celui dont on se moque.
Valoriser l’être avant l’avoir et le paraître.

BESOIN D’APPARTENANCE : LE MODÈLE DU GROUPE REMPLACE LE MODÈLE FAMILIAL

L’ado vit dans le monde parmi ses semblables mais pourtant s’y sent parfois différent, comme un martien (Jn 15,19). Ce sentiment d’étrangeté s’explique, car sa personnalité a été imprégnée par les valeurs du royaume de Dieu. Nous lui avons inculqué les notions de respect, d’authenticité, de non-vengeance, il a l’habitude de croire ce qu’on lui dit…
Etre présents, disponibles pour qu’il se sente compris et en sécurité.
Ne pas hésiter à contacter le Conseiller Principal d’Education ou le professeur principal lorsque les limites du harcèlement sont atteintes et nous positionner clairement au côté de notre enfant.
Lui offrir une alternative de groupe dans lequel il puisse se sentir « normal », être lui-même, comme les Flambeaux, groupe de jeunes, camp ou une activité de loisir.
Alors qu’il grandit, que les hormones se bousculent dans son corps et dans sa tête et que peu à peu il se sépare de nous, nous pouvons l’amener à expérimenter la force de la prière. Lorsqu’il y a conflit ou jalousie, quand il se sent incompris et seul, il apprend la prière, accessible dans l’enceinte de l’établissement, possible au coeur même de ses frustrations.
Et ces années de collège, années de grand changement, loin d’être uniquement synonymes de marchandages ou de frictions, peuvent aussi devenir des années de grand tournant…

PAROLES D’ADOS
Deux ados s’expriment sur la relation avec leurs parents par rapport à leurs souhaits et par rapport à leurs copains-copines.

VÊTEMENTS
Claire, 15 ans : « Moi, je voudrais des vêtements de marque, eux non (les parents), mais j’arrive quand même à en avoir en participant à l’achat. Je suis largement au niveau dans la cour de récré, avec mes baskets et quelques vêtements de marque. Ceux qui n’en ont pas sont critiqués. »

TÉLÉPHONE PORTABLE
Claire : « J’en ai toujours voulu un, mes parents ont toujours refusé. En 5e j’ai réussi à négocier : une bonne moyenne durant le trimestre contre le vieux téléphone portable de mon père. Je l’ai eu, mais il est tombé en panne. Quand j’en ai demandé un autre, le refus a été net. Je me suis donc débrouillée pour en acheter un en réunissant mon argent de poche ; là, mes parents sont d’accord, à condition que je me débrouille seule pour les dépenses de communication. »
Gaétan, 14 ans : « Pas de portable avant le lycée ! Par contre, j’ai un MP3, j’écoute la musique que je veux, mais je fais attention aux paroles. J’écoute pas quand c’est vulgaire. »

LES NÉGOCIATIONS
Claire : « Il n’y a pas tellement de négociations, pas de compromis. C’est soit oui, soit non. J’aimerais juste que les décisions soient parfois plus argumentées, mieux expliquées. Je voudrais plus d’autonomie, de confiance. »
Gaétan : « Je comprends les demandes de mes parents, car certaines choses peuvent me perturber ou mal m’influencer. Je le vis normalement. »

EST-CE IMPORTANT D’ÊTRE COMME LES COPAINS-COPINES ?
Claire : « Oui, sinon on est mis de côté à l’école. Mes parents disent que je suis exigeante, mais par rapport aux autres copains-copines, je ne demande pas grand-chose… Certains ont la dernière console de jeux à la mode dès sa sortie ou un nouveau téléphone portable très rapidement si le leur tombe en panne… »
Gaétan : « Pour les habits, j’aime bien qu’ils soient à la mode pour être bien vu par les autres. Pour la musique et les jeux, je choisis ce que j’aime. »

UN LIVRE POUR LES ADOS ET LES PARENTS !
Ken Davis, « Comment vivre avec ses parents sans devenir dingue ! », Ed. Dynamots, Valence, 164 pages, 10,50 €

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