Et les autres religions ?

 Dans Christ Seul, Stimuler

Nous vivons dans un super-marché des religions. Avoir des voisins musulmans, lire un article sur les bienfaits du bouddhisme zen ou rire d’une blague juive est parfaitement courant. Cette proximité questionne le regard que nous portons sur ces autres religions.

 

Les théologiens distinguent généralement trois types de rapports entre la foi chrétienne et les autres religions : exclusivisme, inclusivisme et pluralisme.

EXCLUSIVISME

L’exclusivisme estime que la révélation du Christ est unique, définitive et normative, que le salut se trouve en Christ uniquement et que la foi chrétienne est la seule réponse valable à cette révélation (Ac 4,12 ; Jn 14,6 ; 1 Tim 2,5-6). Selon cette position, les autres religions sont maléfiques voire sataniques et empêchent le salut en Jésus-Christ.

INCLUSIVISME

L’inclusivime estime que Dieu peut se manifester par d’autres religions, mais qu’elles sont insuffisantes pour le salut sans la révélation de Christ. En Jésus-Christ, la révélation de Dieu est totale et finale, mais il y a des révélations partielles de Dieu dans les autres religions, qui sont comme une préparation. Pour cette position, le salut est en Christ, mais sans que la foi explicite en Christ ou l’engagement dans l’Eglise soit nécessaire. Les textes suivants servent de référence : Ge 9,8-17 ; Ac 10,34-36 ; Eph 1,10 ; Col 1,15-20.

PLURALISME

Pour le pluralisme théologique, toutes les religions sont des manifestations de Dieu, dans des contextes historiques et culturels particuliers – le christianisme également ! Jésus n’est pas la révélation définitive, finale et normative pour le salut. Chaque croyant est invité à devenir un meilleur croyant selon sa propre religion, ce qui fait la différence d’avec le syncrétisme. Cette position met davantage l’accent sur Dieu que sur Jésus-Christ.

QU’EN PENSER ?

Que penser de ces trois positions ? Cette classification n’est pas satisfaisante et déforme la question de départ. Il y a des aspects de chaque position qui sont justes et d’autres qui sont faux bibliquement. Par exemple : face au pluralisme théologique, on se doit de dire que Jésus-Christ est la révélation unique, totale et normative ; par contre, sur le plan du vécu en société, une pluralité de religions qui cohabitent de manière pacifique permet un contexte de liberté appréciable pour tous (Mt 13,24-30ss).
On pourrait faire la même démarche pour chaque position et montrer ses bons côtés et ses faiblesses.

 

LA VÉRITÉ DANS LE CRUCIFIÉ

Je crois que Jésus est l’Absolu de Dieu, l’Absolu qui s’est manifesté (la suite est cruciale !) comme un homme crucifié. Jésus est la Vérité non-violente de Dieu. Mais le christianisme et les Eglises ne lui ont pas toujours été fidèles… Cela conduit à être « ferme sans être fermé » dans les relations avec les croyants d’autres religions ; la grâce de Dieu peut atteindre les Melchisedek (Ge 14, 17-24) et les Rahab (Jos 2,1.11) de tout temps…

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