Sainte Marie-aux-Mines: des luthériens invitent des mennonites…

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Quand naissance rime avec souvenance… et aboutit à une prise de conscience… C’était le 4 mars 2013 à Sainte-Marie-aux-Mines lors d’une rencontre des pasteurs de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace-Lorraine. Une participante raconte…

LWF-Mennonite reconciliation(1)

Le président de la Fédération luthérienne mondiale, Mark Hanson (à g.), à qui Danisa Ndlovu, président de la Conférence mennonite mondiale a remis une bassine pour le lavement de pieds, en signe de réconciliation mutuelle, à Stuttgart en juillet 2010

 

Devant une vingtaine de pasteurs réunis, Geneviève Toilliez, pasteur de l’Eglise mennonite de La Ruche à Saint-Louis, a présenté le Rapport de la Commission internationale d’études luthéro-mennonite « Guérir les mémoires: se réconcilier en Christ ». Ce document est issu du travail de réconciliation entrepris et réalisé conjointement par la Fédération luthérienne mondiale et par la Conférence mennonite mondiale ces dernières années. Connaissant bien son sujet, Geneviève Toilliez a su captiver son auditoire de façon magistrale.

A cette occasion, l’Arbre des principales confessions chrétiennes, soutien oh combien utile et tant apprécié lors du Carrefour du patchwork chaque année dans cette même cité a été présenté par Jean-Jacques Hirschy, membre de l’Eglise mennonite de Colmar-Ingersheim, et acquis par plusieurs des participants.

En tant qu’auditrice libre, mais néanmoins très touchée par le sujet, j’ai ressenti une attention et un intérêt sincères pour cette histoire remontant aux débuts de la Réforme avec le Confession d’Augsbourg, dont les luthériens ont célébré le 450e anniversaire en 1980, commémoration à laquelle des mennonites allemands avaient été invités et qui leur posait un problème de conscience, exprimé à cette occasion aux représentants luthériens. « Cette prise en compte croissante des condamnations contre les Anabaptistes dans la Confession d’Augsbourg et les conséquences des conflits doctrinaux avec eux conduisit à des dialogues officiels entre mennonites et luthériens au niveau national en France (1981-1984), en Allemagne (1989-1992) et aux Etats-Unis (2001-2004) »1. Ainsi, les bases avaient été jetées : se reconnaître mutuellement comme Eglises chrétiennes, ce qui a conduit à la réconciliation officielle entre luthériens et mennonites au niveau mondial à Stuttgart en 2010. A nous d’œuvrer au niveau local, pour un témoignage vécu, crédible et sans compromis.

« On ne peut changer le passé, mais nous pouvons changer la façon dont on se souvient aujourd’hui. C’est notre espoir. La réconciliation ne concerne pas seulement le passé, mais elle doit plutôt envisager notre avenir commun. Nous sommes reconnaissants de ce que dans de nombreux lieux, où des mennonites et des luthériens cohabitent, la collaboration entre frères et sœurs en Christ s’est déjà produite depuis de nombreuses années. Mennonites et luthériens se reconnaissent les uns et les autres comme des frères et des sœurs en Christ »2.

Historique…
Depuis 1993 et la commémoration à Sainte-Marie-aux-Mines de la naissance du mouvement amish par un colloque international, des relations amicales et fraternelles se sont tissées entre les personnes en charge du côté luthéro-réformé et celles de l’Association Française d’Histoire Anabaptiste Mennonite (AFHAM). En effet, celles-ci sont autorisées à utiliser les locaux de celles-là : église et presbytère luthérien pendant le Carrefour Européen du Patchwork mis en place dès 1995 dans le Val d’Argent et qui attire chaque année autour de 20 000 visiteurs.
Dans le cadre de ces bonnes relations, René Eyer, trésorier de l’AFHAM et en charge de l’organisation annuelle du témoignage de l’histoire anabaptiste-mennonite au Carrefour du Patchwork (stand, conférences…), a reçu la demande du pasteur Amaury Charasse de Sainte-Marie-aux-Mines de présenter l’origine de cet événement lors d’une rencontre de l’Inspection des pasteurs de l’Union des Eglises Protestantes d’Alsace Lorraine de la région de Colmar.
Conscient de l’opportunité que représentait cette demande et ayant à l’esprit le travail de réconciliation entre luthériens et mennonites, René Eyer a contacté Geneviève Toilliez pour intervenir dans ce cadre, en combinant à cette occasion souvenir historique et actualité du rapprochement des Eglises luthériennes et mennonites.

Christa Eyer, Eglise mennonite de Colmar-Ingersheim

Notes

1. « Guérir les mémoires : se réconcilier en Christ », Rapport de la Commission Internationale d’études luthéro-mennonite, Fédération luthérienne mondiale, Conférence mennonite mondiale, 2010, p. 11.

2. Ibid., p. 111.

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