L’édito : Promesse tenue

La mobilisation internationale s’amplifie pour voler au secours des 223 jeunes filles enlevées au Nigéria : il n’est pas acceptable de laisser une dictature se moquer ainsi des droits humains !On se prend à prier que les gouvernements aillent au bout de leur indignation, au-delà des gesticulations médiatiques, pour retrouver et rendre à leurs familles ces victimes d’une implacable idéologie. En même temps, nous reviennent à l’esprit tous les scandales de notre époque, les lâchetés, la corruption, le commerce des armes, la violence, qui nous environnent et nous soupirons : « Jusqu’à quand Seigneur, permettras-tu ces horreurs ? » En ce mois de juin, nous allons fêter la venue du Saint- Esprit et la naissance de l’Église. Hélas, pour beaucoup de nos contemporains, Pentecôte ne représente guère plus qu’un week-end prolongé et l’espoir de grand beau temps pour s’évader de la grisaille et faire le plein de soleil. Nos églises aussi, mettent à profit un jour de congé supplémentaire pour organiser sorties, manifestations et rassemblements, temps de ressourcement ou de détente bienvenus dans les emplois du temps surchargés. En relisant le livre des Actes (p.6-7), on découvre les premières difficultés du vivre ensemble avec des questions concrètes d’organisation du travail et de gestion du temps, une invitation à ne pas dissocier la Parole et le pain. Un missionnaire nous appelle (p.26-27) à re-visiter nos conformismes à l’aune de son expérience africaine et à mettre en action l’Évangile au quotidien. Le témoignage d’une octogénaire (p.10) sur la manière dont Dieu dirige une vie et lui donne son sens… autant d’indications de l’action de l’Esprit de Pentecôte, aujourd’hui, devant nos yeux. Dans la faiblesse et la fragilité de nos existences, dans la complexité de nos interrogations, dans les projets et les ambitions de nos églises, nous nous attendons au secours et à la direction de l’Esprit Saint. Nous souhaitons au lecteur de retrouver, personnellement et en église, la ferveur et l’enthousiasme des premières communautés chrétiennes : « Chaque jour, ils étaient assidus au temple, d’un commun accord, ils rompaient le pain dans les maisons et ils prenaient leur nourriture avec allégresse et simplicité de coeur » (Ac 2 v.46).