Un mennonite mort en oeuvrant pour la paix en RDC

 Dans Christ Seul

Le 12 mars dernier, deux experts de l’ONU, Mike Sharp et Zaida Catalan – et leur interprète Betu Tshintela – ont été kidnappés en République Démocratique du Congo (RDC), alors qu’ils étaient en route avec trois autres Congolais. Le 27 mars, leurs corps ont été retrouvés près de Ngombe. On est sans nouvelles des trois chauffeurs. Les communautés mennonites américaines et allemandes sont particulièrement émues par ces événements. En effet, Mike Sharp, qui n’avait que 34 ans, était mennonite, il avait étudié à Eastern Mennonite University aux USA et travaillé en Allemagne avec le Comité mennonite allemand pour la paix dans le réseau de soutien aux soldats états-uniens voulant quitter l’armée. Après son Master sur les conflits internationaux à Marburg, il était parti en RDC comme volontaire du Mennonite Central Committee. Là, il avait participé aux efforts de rapatriement de réfugiés rwandais dans leur pays et à des négociations avec des chefs rebelles dans l’Est du pays. Grâce à ce programme, plus de 1 600 miliciens avaient abandonné la lutte armée. Depuis 2015, il travaillait pour la Monusco, la mission de l’ONU pour le maintien de la paix en RDC.

GUERRE CIVILE

Depuis la fin du régime de Mobutu en 1997, la RDC n’a pas connu la paix. D’innombrables milices rivales rwandaises ou ougandaises s’affrontent avec les forces gouvernementales, surtout dans l’Est du pays. Les villageois sont les premières victimes de cette lutte dont les enjeux économiques locaux et internationaux sont considérables. La guerre civile a causé la mort de millions de personnes.

 

MILICES ET FORCES GOUVERNEMENTALES

Jusque récemment, le Kasaï, au centre du pays, avait été épargné par la violence. Mais au début de 2016 a éclaté un mouvement de rébellion lancé par Kamuina Nsapu, chef coutumier frustré de l’ingérence gouvernementale dans les structures locales traditionnelles. La mort du chef de la rébellion a exacerbé le mouvement. Bilan au bout d’un an : plus de 400 morts, 216 000 personnes déplacées. Les milices accusées d’atrocités, les forces gouvernementales soupçonnées de répression brutale. Va-t-on vers un embrasement de tout le pays ? C’est ici qu’intervient la mission de l’ONU qui charge Mike et sa collègue suédoise d’enquêter : sur les groupes armés, les violations des droits humains et les possibles violations d’un embargo sur les armes dans le pays. Les milices sont-elles responsables de leur mort ? Les forces gouvernementales avaient-elles intérêt à les empêcher de faire leur travail d’investigation ? Une enquête sur leur enlèvement et leur assassinat est promise.

PLEURS

Nos Églises ont perdu un jeune homme consacré à son Seigneur et prêt à le servir dans un contexte des plus difficiles. Sa foi et son engagement sont un exemple lumineux, une illustration de la béatitude, « heureux les artisans de paix ». Nous le pleurons. Lui nous encouragerait sans doute à pleurer plutôt sur les millions de victimes anonymes de la guerre en RDC.

Légende photo : Michael Sharp en République Démocratique du Congo, lorsqu’il travaillait pour le Mennonite Central Committee. Crédit : Copyright © 2017 DMFK

Pour aller plus loin…

http://wboi.org/post/remembering-michael-sharp-he-risked-his-life-make-peace#stream/0
https://www.theguardian.com/global-development/2017/apr/05/trump-double-tragedy-congo-us-aid-un-investigators-michael-sharp-zaida-catalan
http://www.mennonews.de/archiv/2017/03/29/entfuehrte-un-mitarbeiter-tot-aufgefunden/
http://mennoworld.org/2017/03/29/news/sharp-pursued-peace-around-the-globe/

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