D comme divinisation

 Dans Christ Seul

La divinisation est une manière d’envisager le salut qui remonte aux premiers temps de l’Église chrétienne. Au 2e siècle, Irénée de Lyon († v. 202) écrivait que « Jésus-Christ notre Seigneur, à cause de son surabondant amour, s’est fait cela même que nous sommes, afin de faire de nous cela même qu’il est ». Pour les théologiens orientaux, la divinisation est le pendant de l’incarnation : « Dieu est devenu homme pour que l’homme devienne Dieu ».

POURQUOI CETTE NOTION ?

Parler de divinisation permet de dépasser une conception juridique du salut. Jésus ne fait pas que mourir à notre place ; il vit en nous pour que nous retrouvions l’image de Dieu.

La théologie protestante s’est montrée réticente à utiliser cette notion. Elle a sans doute eu raison d’inviter à la prudence. Pourtant, la divinisation peut se prévaloir de fondements bibliques. Les discours de Jésus, dans l’Évangile de Jean, évoquent l’unité des disciples avec le Seigneur : « Je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes un, moi en eux comme toi en moi. » (Jn 17.22-23). La grâce rejoint notre être le plus profond : « Notre communion est communion avec le Père et avec son Fils Jésus-Christ. » (1Jn 1.3). Dieu donne l’Esprit, avec tous ses dons, « pour que par ceux-ci vous entriez en communion avec la nature divine ». (2P 1.4)

Par leur conception du salut, les premiers anabaptistes, sans employer le terme, rejoignaient l’idée d’une « divinisation » du croyant. La vie dans la foi n’était pas seulement une existence à la suite du Christ, mais une vie en Christ. Pour Pilgram Marpeck (v. 1495-1556), Dieu par sa grâce renouvelle en l’être humain l’image divine, le rendant ainsi participant de sa nature. Menno Simons (v. 1496-1561), avec audace, écrivait que les disciples du Seigneur sont « la chair de sa chair, les os de ses os ». « Enfants de Dieu, semblables au Père […], ils possèdent la nature divine de leur Père qui les a engendrés. » Par la nouvelle naissance qui l’unit à son Seigneur, un disciple de Jésus entre dès ici-bas dans la vie de Dieu, la vie éternelle. L’Esprit lui fait retrouver la nature divine qui était celle de Jésus.

CONSÉQUENCES CONCRÈTES

Pour nos pères dans la foi, le salut impliquait l’union du croyant avec Dieu. Cependant, ils s’intéressaient surtout aux conséquences concrètes de cette « divinisation ». La grâce transforme l’existence pour faire de nous les témoins, dans la société, de la vie du Fils de Dieu. L’union au Seigneur peut même conduire à la souffrance et à la persécution. Elle ne soustrait pas au monde. Elle le rejoint en y semant le pardon, la paix, la justice, l’humilité, la communauté…

« Si quelqu’un m’aime, il observera ma parole et mon père l’aimera ; nous viendrons à lui et nous établirons chez lui notre demeure. » Évangile de Jean 14.23

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