T comme Tabernacle
Selon le livre de l’Exode, Dieu avait donné à Moïse, sur le Sinaï, des instructions précises pour construire le Tabernacle, une tente qui servirait de sanctuaire mobile aux enfants d’Israël jusqu’à leur entrée en Terre promise. C’est là que Moïse rencontrait l’Éternel. Ce temple provisoire permettait au Seigneur de demeurer avec son peuple. Plus tard, Salomon fit construire le Temple de Jérusalem sur le même modèle. « Ma demeure sera auprès d’eux ; je serai leur Dieu et eux seront mon peuple. » (Ez 37.27)
UN NOUVEL ACCÈS
L’épître aux Hébreux fait remarquer que Jésus a ouvert « une voie nouvelle et vivante » qui nous permet désormais « d’accéder au sanctuaire par le sang de Jésus » (Hé 10.19-20). Jésus était la « Parole faite chair » qui avait «établi sa tente (« tabernaclé ») parmi nous » (Jn 1.14). Lui-même laissait entendre que son corps deviendrait le Temple nouveau après sa résurrection (Jn 2.21-22). Au moment de sa mort, « le voile du sanctuaire – symbole de la présence inaccessible de l’Éternel – se déchira en deux du haut en bas » (Mt 27.51). Dieu ouvrait à tous un accès direct à sa présence. « Demeurez en moi comme je demeure en vous » (Jn 15.4), disait Jésus. Grâce au don de son Esprit, ceux qui mettent leur foi dans le Seigneur deviennent « tabernacle, temple du Dieu vivant » (1Co 3.16 ; 2Co 6.16). L’expression désigne alors l’Église ou le croyant individuel.
LE LIEU DE LA RENCONTRE
Les anabaptistes Michaël Sattler (v.1490-1527), Menno Simons (1496-1561) et Peter Riedemann (1506-1556) préféraient insister sur la dimension communautaire de la nouvelle « Maison de Dieu ». C’est l’Église, la communauté des disciples de Jésus régénérés par la foi et le Saint Esprit, qui est le « tabernacle de Dieu avec les hommes » (Ap 21.3). Avec le piétisme, l’image du tabernacle s’est davantage appliquée à l’individu. Le pasteur Jean-Frédéric Nardin (1687-1728), promoteur du piétisme dans le pays de Montbéliard, prêchait que l’homme reçoit, en Christ, « le privilège de loger Dieu en soi ». La nouvelle naissance prépare l’âme du chrétien à être « un tabernacle et un palais plaisant à son Roi, de sorte qu’elle devient le temple du Saint-Esprit, le palais royal de Jésus, et une maison d’oraison dans laquelle le Dieu vivant est adoré et servi en Esprit et en vérité. »
UNE DEMEURE FRAGILE
La théologienne américaine Marva Dawn (née en 1948) préfère évoquer l’humilité, la fragilité. Selon elle, c’est surtout dans les faiblesses, physiques, morales, que le croyant devient tabernacle (cf. 2Co 12.9) : « Par notre union avec le Christ, avec la puissance de l’Esprit dans notre faiblesse, nous manifestons la gloire de Dieu. » Cette faiblesse était un thème récurrent chez Menno Simons, au point de devenir une marque de l’Église – Tabernacle du Seigneur.
« VOUS ÊTES LE TEMPLE DE DIEU, ET L’ESPRIT DE DIEU HABITE EN VOUS. »
1 CORINTHIENS 3.16